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Solarenn se donne les moyens de doubler sa gamme sans pesticides
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Solarenn se donne les moyens de doubler sa gamme sans pesticides

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La coopérative de producteurs de tomates Solarenn, à Saint-Armel (Ille-et-Vilaine), se dote d'une nouvelle ligne de conditionnement pour sa gamme de produits sans pesticides. La trentaine de producteurs vise un doublement de la part de ces produits vendus en barquettes.

Les producteurs de tomates de la coopérative agricole Solarenn font vivre près de 500 collaborateurs en Ille-et-Vilaine — Photo : © Solarenn

La tomate est un fruit qui demande à être chouchouté. C’est pour cette raison que Solarenn a décidé d’investir dans une nouvelle climatisation pour ses 3 500 m² d'espace de conditionnement. « Si les tomates, que nous cueillons bien rouges pour qu’elles aient un maximum de saveur, sont stockées à plus de 20°C, elles arrivent trop vite à maturité, explique Christophe Rousse, président de la coopérative agricole d’Ille-et-Vilaine. Or, l’été, malgré de récents travaux d’isolation, nous pouvions atteindre jusqu’à 24°C dans les espaces de conditionnement. C’est trop. »

L'aménagement a coûté 500 000 euros à la coopérative. Il permet par ailleurs de meilleures conditions de travail pour les 35 salariés de Solarenn, dont les effectifs doublent en saison.

Une "haute valeur environnementale" élargie

En parallèle, Solarenn a investi dans une septième ligne de conditionnement à 200 000 €. Elle doit permettre d’emballer les tomates de sa gamme « Les Responsables », produites sans pesticides. C’est l’un des principaux axes de développement de Solarenn aujourd’hui. « Nous voulons passer de 40 % de tomates sans pesticides à 80 % de notre production annuelle de 30 000 tonnes », annonce Christophe Rousse. Ces tomates ne doivent pas être mélangées aux autres, y compris sur les étalages des revendeurs. D’où leur présentation en barquettes.

Cette ligne de production toute neuve permettra d’absorber un volume plus important, et d’intégrer de nouvelles références à ces "responsables", comme les tomates grappe. « Si nous voulons déployer la gamme sans pesticides, nous voulons aussi que les clients prennent conscience de la nécessité de proposer ces produits à plus grande échelle, indique Christophe Rousse. Notre certification Haute valeur environnementale (HVE) de niveau 3 va dans ce sens. Nous sommes les premiers à déposer ce nouveau logo sur 100 % de nos barquettes. Cela montre l’engagement de nos 32 maraîchers. »

Séduire les distributeurs locaux

Photo : © Solarenn

Cet engagement semble payer, puisque Solarenn a enregistré une hausse de 12 % de son chiffre d’affaires en 2018, à 50 M€, pour un résultat net de 700 000 €. Une somme aussitôt réinvestie auprès des producteurs, qui font vivre près de 500 collaborateurs dans un rayon de 50 km. « Nous avons connu une année de croissance, malgré une saison catastrophique, où la consommation a baissé, constate le président. Nous nous en sommes sortis, parce que nous avons diversifié nos cultures, avec la production de fraises gariguettes et mini-poivrons. »

Mais produire plus, c’est aussi vendre plus. Solarenn vient donc de renforcer son équipe commerciale, RH et communication, réorganisant aussi ses services commerce et logistique. « Nous devons désormais nous battre en local pour élargir nos références clients, considère Christophe Rousse. Beaucoup de distributeurs achètent en plateforme. Résultat, on ne nous trouve pas forcément dans les grandes et moyennes surfaces bretilliennes. Notre nouvelle stratégie : aller voir les détaillants et responsables de magasins un par un pour les inciter à référencer nos tomates. Un Français en consomme 14 kg par an… Nous en avons assez pour nourrir toute l’Ille-et-Vilaine ! »

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