Rennes
Sodifrance : « En Bourse, la croissance est aussi énorme que la pression ! »
Témoignage Rennes # Informatique # Capital

Sodifrance : « En Bourse, la croissance est aussi énorme que la pression ! »

S'abonner

Entreprise de conseil en transfomation numérique, le bretillien Sodifrance est coté en bourse depuis 1999. Pour son dirigeant actuel, Franck Mazin, c'est plutôt un fil à la patte, même si cela permet une croissance vertigineuse.

— Photo : © Sodifrance

« La cotation en Bourse n’a de sens que si le dirigeant ou les actionnaires ont un objectif de forte croissance ou de financement d’une opération de croissance externe », considère Franck Mazin, président de Sodifrance, basée à Saint-Grégoire (1 250 salariés, 110 M€ de CA, 12 implantations dont Rennes et Brest). La société de services numériques, spécialisée dans la transformation digitale des entreprises, est entrée en Bourse en 1999, sur le second marché devenu le compartiment C d’Euronext. Cela a permis de refinancer l’entreprise. Mais, en 2009, le cours, qui avait été de 13 € en 1999, de 72 € en 2000, chute à 2 €. Sodifrance doit restructurer ses métiers. « J’ai alors créé une holding pour lancer une OPA, rachetant 94 % des titres. 6 % seulement restent cotés dans le public », précise Franck Mazin, qui subit aujourd’hui plus sa cotation en bourse qu’il ne l’entretient. Trop compliqué et lourd d’en sortir… « Cela vous oblige à une rigueur de gestion, à une totale transparence de vos données financières, à obéir à un référentiel sérieux qui rassure vos clients et vos banquiers ». L’univers est en effet très cadré. « Au début, cela permet de construire des bases solides de fonctionnement et de gouvernance. Vos process internes sont fiables, reconnus et standards. Mais au bout d’un moment, il faut pouvoir en sortir. »

PME ou entreprise du CAC40 : les mêmes obligations !

Car pour Franck Mazin, la Bourse oblige à toujours plus de croissance, « à surprendre tout le monde, tout le temps. Peu d’entreprises peuvent vivre cela sur la durée. Une PME a les mêmes obligations qu’une entreprise du CAC 40 ! Les dirigeants doivent remplir 25 pages de questions chaque année sur leurs éventuelles retraites chapeau, stock-options, etc. C’est lourd et intrusif. À mon sens, ce n’est plus de la transparence mais du voyeurisme. C’est aussi beaucoup de pression, car il faut sans cesse expliquer ses chiffres, et quand ils sont bas, les financiers fuient, alors que la vie d’une PME est faite de hauts et de bas. Si la croissance peut être vertigineuse, il faut être prêt à perdre le contrôle capitalistique de son entreprise », prévient le dirigeant. Aujourd’hui, il préfère se financer via de l’obligataire, des banques ou en private equity.

Rennes # Informatique # Capital