Le soleil brille pour la PME de Jacky Lorant. Installée à Saint-Malo, elle a grandi depuis 2008 au gré des coups de pouce de l'État en matière d'énergies renouvelables. Si Émeraude solaire réalise 90 % de ses 9 millions d'euros de chiffre d'affaires avec la pose de centrales solaires chez des agriculteurs (10 % chez les particuliers et collectivités, dont notamment 400 panneaux sur la médiathèque de Saint-Malo), elle vise aujourd'hui un autre marché. « En installant nos centrales photovoltaïques chez nos clients, nous avons souvent constaté que les vieux toits sont amiantés, raconte Jacky Lorant, électricien, soudeur, charpentier par son parcours professionnel passé. Or, c'est très dangereux. Mais comme cela coûte cher de désamianter, beaucoup d'agriculteurs faisaient cela eux-mêmes ! Nous avons décidé de passer une certification pour proposer ce service dans nos contrats ». En un an et demi, 8 des 30 salariés de l'entreprise ont ainsi été formés au désamiantage. « Même les commerciaux, à qui c'est utile de savoir parler des dangers de l'amiante ! », précise le dirigeant.
Une certification pour le désamiantage
Si la démarche est complexe, et a nécessité « beaucoup de papiers, comme si on travaillait dans le nucléaire », Émeraude Solaire est désormais certifiée par Global. « Cela va nous ouvrir un marché gigantesque, et cela va nous aider pour déposer des toitures amiantées ». L'entreprise malouine intervient sur tout le grand Ouest de la France, de Caen à La Rochelle, en passant même par Paris de temps en temps. Pour 2017, cela va représenter une activité à part entière pour Émeraude Solaire, qui va donc l'introduire dans sa société soeur Émeraude Environnement.
Émeraude Environnement en croissance
Cette autre entité créée par Jacky Lorant est d'ailleurs en plein renouvellement. « Il faut toujours se remettre en question, car tout va très vite dans l'environnement », affirme Jacky Lorant. Il a ainsi mis au point, en interne (l'entreprise dispose d'ailleurs de son propre bureau d'études), un séchoir dédié aux boues d'épuration. « Habituellement, les centrales d'épuration ont trois méthodes pour faire sécher leurs boues : l'incinération, qui nécessite 800 litres d'eau pour une tonne, ce qui n'est pas très écologique ; l'épandage dans les champs ; la construction de grandes serres où elles sont étalées six mois. Avec notre séchoir (composé notamment de panneaux thermiques brevetés, qui chauffent une dalle à 100 ºC) - inventé avec une entreprise du thermique franco-suisse et un ancien chercheur au CNRS - nous allons sécher les boues en 48 h ! »
Un marché mondial
Révolutionnaire et de quoi s'ouvrir un marché mondial. Mais l'outil coûte cher. « Le premier séchoir pourrait être installé à Saint-Malo, pour 1,7 million d'euros de budget. C'est en pourparlers », confie Jacky Lorant, qui espère voir ce premier contact se concrétiser pour en faire une vitrine
