Route du Rhum - BPGO : « Investir dans la voile, une façon de montrer notre interdépendance avec le territoire »
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Maurice Bourrigaud directeur général de Banque Populaire Grand Ouest Route du Rhum - BPGO : « Investir dans la voile, une façon de montrer notre interdépendance avec le territoire »

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La Banque Populaire Grand Ouest (BPGO) a pris la suite de La Poste pour devenir le partenaire privé principal de la Route du Rhum 2018. Son directeur général, Maurice Bourrigaud, explique ce choix.

Maurice Bourrigaud, directeur de Banque Populaire Grand Ouest, fruit de la fusion des Banques Populaires de l’Ouest et Atlantique et du Crédit Maritime Bretagne et Normandie — Photo : Pierre Gicquel

Le Journal des Entreprises : Pourquoi la Banque Populaire Grand Ouest a choisi de devenir le partenaire principal de cette 40e édition de la Route du Rhum ?

Maurice Bourrigaud : Cela ne pouvait se passer autrement, car il s’agit d’un moment important dans l’histoire de la course, qui fête ses 40 ans, mais aussi dans la nôtre, avec 30 ans de soutien à la voile. De plus, nous avons la chance d’avoir un champion de notre côté, en la personne d’Armel Le Cléac’h (skipper du maxi trimaran Banque Populaire IX, sponsorisé par la maison mère BPCE, NDLR). Nous nous devions d’être visibles, notamment l’année où nous demandons beaucoup d’efforts de la part de nos collaborateurs au moment de la fusion entre Banque Populaire de l'Ouest et Banque Populaire Atlantique.

De manière plus globale, pourquoi Banque Populaire a opté pour la course au large comme vecteur de communication ?

M.B. : Tout choix est un renoncement. Nous aurions pu soutenir un club de foot, de rugby ou de cyclisme, mais notre choix c’est d’investir 90 % de nos budgets dans la voile, et ce aussi auprès d’associations, de la Fédération française de voile avec le ticket voile pour les jeunes…

« Il faut être visible et prévisible, car on nous attend dans la voile et si nous n’y sommes pas, un concurrent prendra la place. »

La voile, ce n’est pas du mécénat pour nous. Tout cela relève du développement économique de notre territoire, car nous faisons vivre une vraie économie de la voile à Lorient. Le risque est aussi très raisonnable, car nous sommes propriétaire d’un bateau qui est déjà vendu au début de la course. L’idée de s’investir dans la voile est née au siège rennais il y a 30 ans, car c’était une manière de montrer notre interdépendance avec le territoire. De plus, tout ce qui peut offrir du rêve, un genre de rêve qui fait du bien au territoire et à l’économie, il faut le soutenir. Or la voile, ici, c’est ce qui fait rêver tout le monde.

Banque Populaire est un des sponsors historiques de la course au large. Sa filiale Banque Populaire Grand Ouest est le partenaire privé principal de la Route du Rhum 2018 — Photo : © Easy Ride - BPCE

Un banquier calcule toujours les risques. Qu’en est-il du retour sur investissement ?

M.B. : Le dernier Vendée Globe, avec ses 70 jours de course donc de visibilité, c’est 55 000 citations dans les médias et dans le monde entier. C’est énorme pour une banque française. Et même s’il reste une part d’irrationnel dans la valorisation de ces retombées, tout cela se quantifie. Or avec tous les trophées gagnés, les retombées sont énormes. La Route du Rhum, c’est sept jours de traversée, il faut donc essayer d’être devant pour obtenir le plus de retours médias. Quand on concentre les moyens, on devient plus visible.

« La Route du Rhum c’est 7 jours de traversée, il faut donc essayer d’être devant pour obtenir le plus de retours médias. »

L’autre part de cet investissement est que nous allons accueillir beaucoup de partenaires sur le village de départ à Saint-Malo, ainsi que 1 200 de nos 3 500 collaborateurs. L’édition 2018 est donc un investissement conséquent, mais qui n’a pas de prix. En tout cas, cela vaut mieux que d’augmenter chaque salaire d’1 euro.

Tout ce que je peux affirmer, c’est qu’il s’agit d’un budget très raisonnable. Et surtout, il faut bien que l’on incarne quelque chose. Il faut être visible et prévisible, car on nous attend dans la voile et si nous n’y sommes pas, un concurrent prendra la place. Et enfin être lisible, car cette action est comprise par tous. Si nous partions vers les sports de montagne, personne ne comprendrait.

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