"On n’imaginait pas il y a un an qu’il y aurait un si fort rebond…" Commentant les résultats de l’enquête "Les entreprises en Bretagne : bilan 2021 et perspectives 2022", Hervé Mattei, directeur régional de la Banque de France pour la Bretagne, affiche le sourire. Durement attaqué par le Covid en 2020 - avec les dégradations d’activités que l’on connaît -, le PIB français (à 6,7 % en 2021) retrouve un régime digne des "30 glorieuses", et l’économie bretonne s’inscrit pleinement dans ce retour de la croissance. C’est ce qui ressort de l’enquête menée en janvier auprès d’un panel de 700 chefs d’entreprise bretons représentatifs des grands secteurs d’activité que sont l’industrie, les services marchands et la construction. L’étude s’intéresse aux indicateurs clés (chiffre d’affaires, rentabilité, effectifs, investissements), donnant une vision d’ensemble de la situation, tout en se projetant sur l’année 2022.
"Phénomène de rattrapage"
Dans l’industrie, qui représente 52 % des répondants, l’enquête révèle une hausse du chiffre d’affaires de 4,7 % en 2021, après une chute de 4,9 % en 2020. Les projections 2022 sont meilleures encore avec +9,4 % annoncés, "en raison d’un phénomène de rattrapage de l’industrie automobile".
Dans le secteur des services marchands, "le plus dynamique en Bretagne" et qui représente la moitié de l’économie bretonne, l’activité a augmenté de 10,8 % en 2021. Tout ce qui est services d’appui aux entreprises est dynamique : gestion, informatique, marketing, communication…", remarque Jean-Hugues Bourdon, adjoint au service économique. En 2022, une hausse de chiffre d’affaires de 6,1 % est annoncée.
Dans le secteur de la construction, enfin (19 % des répondants), "le trou d’air" de 6,1 % en 2020 a été rattrapé, avec une hausse du chiffre d’affaires de 13,4 % en 2021. En 2022, la progression devrait être plus mesurée (+1,2 %).
Des cotations d’entreprises rehaussées
Alors que la Bretagne arbore le taux de chômage le plus faible de France (à 6,5 %), l’optimisme est donc de mise. Que même les difficultés d’approvisionnement ou de hausse des coûts de l’énergie ne viennent pas perturber. Ainsi, 60 % des dirigeants d’entreprises industrielles prévoient une rentabilité stable ou à la hausse en 2022. De quoi leur permettre d’investir sereinement dans les transitions numériques et environnementales à l’avenir. Quant aux PGE (Prêts garantis par l’État), on apprend que 5 milliards d’euros ont été distribués à quelque 27 000 entreprises bretonnes. Ceux-ci sont peu actionnés, preuve de la trésorerie solide des entreprises. "On peut dire qu’on a plutôt rehaussé que dégradé les cotations d’entreprises en 2021. Nous nous attendions à des défaillances d’entreprises et à des bilans dégradés. Ça n’a pas été le cas", précise Jean-Hugues Bourdon.
