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Rennes, nouvelle reine de la tech ?
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Rennes, nouvelle reine de la tech ?

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Un environnement favorable, des entreprises aux solutions innovantes et qui montrent la voie (Klaxoon…), des partenaires financiers qui croient aux projets. Rennes est-elle la nouvelle reine de la tech ? La capitale bretonne, qui vient de se doter d'une nouvelle organisation, Le Poool, pour piloter son écosystème numérique, veut s'imposer dans le paysage européen.

À l’occasion de l’inauguration de l’atelier numérique de Google, les responsables politiques locaux - ici Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole, aux côtés de Nathalie Appéré, maire de Rennes - ont souligné la vitalité de l'écosystème numérique rennais — Photo : Baptiste Coupin

Vendredi 8 juin 2018, jour de l’inauguration de l’atelier numérique de Google à Rennes. Tous les acteurs qui contribuent au rayonnement de la « tech » rennaise - associations, institutions, entreprises - sont là, aux côtés des figures politiques locales, pour accueillir le géant américain de l’Internet venu lancer son premier centre de formation physique en France, et dans le monde. Un choix qui ne relève pas du hasard.

La dynamique de l’écosystème numérique rennais, en croissance exponentielle avec 4 200 entreprises, dont 273 start-up employant 1 200 salariés (source : Audiar, décembre 2017), est remontée jusqu’aux oreilles de Sébastien Missoffe, directeur général de Google France. « Entre Rennes et le numérique, c’est une longue histoire. Nous avons un écosystème extrêmement puissant et dynamique qui a su combiner et faire travailler ensemble les grands opérateurs historiques de télécoms, comme les start-up aujourd’hui et tous ceux qui s’attachent à la digitalisation des entreprises traditionnelles », appuie Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole. En mettant un pied à Rennes, avec un atelier visant à acculturer un large public aux nouveaux outils du numérique, Google rejoint un pool d’entreprises dense et diversifié, dont une multitude d’entreprises innovantes, fers de lance de la transformation digitale.

Un terreau fertile pour les start-up

Adressant les domaines de la cybersécurité, de l’intelligence artificielle, de la e-santé, de la maison connectée, les start-up poussent comme des champignons en région rennaise, au rythme d’une cinquantaine par an - contre une trentaine en 2015, contribuant à l’embauche de « talents » formés dans les grandes écoles locales (INSA, INRIA, Supelec…) et les universités. Surtout, elles durent dans le temps.

« Ici, nous avons autant de talents, d’idées et de facilités pour entreprendre que les Américains. »

« L’adage, c’est de dire qu’il n’a que 20 % de start-up qui survivent au cap des cinq ans. Sur notre territoire, les trois quarts y parviennent », se réjouit Stanislas Hintzy, directeur général du Poool, cette structure née du rapprochement entre la French Tech Rennes Saint-Malo et Rennes Atalante qui a pour ambition de hisser le territoire parmi les écosystèmes-phares en Europe. Rennes apparaît donc comme un terreau fertile, pour monter son business ou pour le développer. « J’ai longtemps pensé que nous étions distancés par les Américains. Et ce n’est pas vrai du tout. Nous avons autant de talents, autant d’idées et de facilités ici pour entreprendre », témoigne Matthieu Beucher, PDG de Klaxoon, devenue, après sa levée de fonds à 43 M€, le symbole des start-up « made in Rennes » qui réussissent. « Même à Nantes, ils sont en train de piger qu’il se passe quelque chose à Rennes », ajoute, goguenard, le jeune dirigeant.

Rennes-Nantes. La compétition entre les deux villes rivales de l’Ouest ne se cantonne pas qu’aux stades de football. Et s’il fallait opposer les deux écosystèmes ? Olivier Méril accepte de jouer les arbitres, lui dont l’entreprise de stratégie web Mediaveille, qu’il dirige, a un pied à Rennes (son siège social) et un autre à Nantes. Or pour notre entrepreneur, il n’y a pas photo. « L’écosystème de Rennes est beaucoup plus puissant. Déjà, il y a un alignement de tous les acteurs politiques si l’intérêt du territoire est en jeu. Cela, c'est super appréciable. Et puis Rennes est très ouvert. Si vous arrivez d’une autre région, en quatre mois seulement vous pouvez connaître l’ensemble des acteurs. C’est beaucoup plus fermé à Nantes. »

Une cinquantaine de start-up locales et des investisseurs de renom ont participé début juillet à l'événement « Startup on the beach » à Saint-Malo — Photo : Baptiste Coupin

Levées de fonds… à la plage

Rennes, lieu de connexion et d'émulation des entrepreneurs de la tech donc, auquel il convient d’associer Saint-Malo, l’autre place forte. C’est d’ailleurs là-bas qu’un rendez-vous de plus en plus en vue dédié au financement des start-up a été imaginé par la French Tech Rennes Saint-Malo et Digital Saint-Malo : « Startup on the beach ». Pour sa troisième édition, l'événement a réuni au pied des remparts, début juillet, une cinquantaine d’entreprises (des jeunes pousses en phase d’amorçage et d’autres plus matures) et des investisseurs de renom (Partech Ventures, Isai…).

La levée de fonds ? Une étape nécessaire pour les start-up qui ont besoin d’argent frais pour accélérer leur développement, renforcer leurs fonds propres et financer l’investissement au sens large (recrutement, R & D, conquête de marchés…). Les entreprises prometteuses sont donc venues « pitcher » à plage. Parmi elles, certainement de futures « success story ». À l'image de Blacknut, qui a développé une plateforme de cloud gaming qui commence à séduire les éditeurs « mainstream ». De Synergiz, créateur de solutions collaboratives et interactives basées sur la réalité mixte. De Cocoonr, agence immobilière dédiée à la location de courte durée. Ou encore de Wi6Labs qui développe et opère des réseaux privés IoT pour l’industrie, la smart city et l’agriculture.

Depuis trois ans, les levées de fonds ont bondi en Ille-et-Vilaine pour culminer à 52 M€ en 2017 - contre 40 M€ en 2016 et 13 M€ en 2015. Un signal fort de l’intérêt porté au territoire.

Ille-et-Vilaine # Informatique # Attractivité # Levée de fonds