Rennes
Réforme des retraites : à Rennes, Geoffroy Roux de Bézieux plaide pour une mesure d'âge nécessaire
Rennes # Politique économique

Réforme des retraites : à Rennes, Geoffroy Roux de Bézieux plaide pour une mesure d'âge nécessaire

S'abonner

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux était l’invité de marque de l’UE35 à l’occasion de son assemblée générale annuelle le 28 janvier. Le "patron des patrons" est revenu sur le projet de réforme des retraites. Devant Hervé Kermarrec, candidat à la présidence du Medef Bretagne, et 500 patrons, il a redit la nécessité de travailler plus longtemps pour défendre un régime équilibré et pérenne.

— Photo : © Baptiste Coupin

L’événement était prévu initialement début décembre mais avait dû être annulé à la dernière minute en raison de l’impossibilité de Geoffroy Roux de Bézieux, son invité de marque, de pouvoir honorer sa présence. En cause ? Le lancement du projet de réforme des retraites, l’un des chantiers phares du gouvernement Philippe, qui avait conduit le président du Medef à bousculer son agenda. Le 28 janvier, l’assemblée générale annuelle de l’Union des Entreprises 35, l’organisation patronale d’Ille-et-Vilaine (plus de 3 500 adhérents) s’est finalement bien tenue, à Saint-Grégoire, près de Rennes, en présence du « patron des patrons ».

« Il faut travailler plus longtemps »

Le président de l’organisation patronale, en tant que partie consultée par Matignon sur l’affinage de la réforme des retraites, est bien sûr revenu sur le sujet brûlant du moment. L’attention, ces derniers jours, s’est focalisée sur l’âge pivot. « La seule manière d’équilibrer un régime de retraite par répartition c’est une mesure d’âge, a d’emblée affirmé Geoffroy Roux de Bézieux, devant 500 patrons réunis. Lorsqu’on a créé ce régime en 1945 il y avait 4 actifs pour un retraité, aujourd’hui il y a 1,7 actif pour un retraité et, dans 10 ou 15 ans, il y a aura 1,4 actif pour un retraité. Nous n’avons pas le choix, il faut travailler plus longtemps. C’est la seule chose qui permettra d’avoir un régime solide, qui garantira les pensions dans dix ou vingt ans. »

Geoffroy Roux de Bézieux se dit cependant prêt à discuter sur la pénibilité et les carrières longues. S’il a bien conscience que le dernier mot reviendra au gouvernement, « qui pourra agir par ordonnances », le porte-parole des entrepreneurs a redit les deux lignes rouges sur lesquelles le Medef ne transigera pas : « que le régime soit équilibré financièrement et qu’il n’entraîne pas de hausse du coût du travail. Ce serait un mauvais signal pour les entreprises. »

Les entreprises face à trois « chocs »

Photo : © Baptiste Coupin

Le dirigeant s’est aussi exprimé sur le sujet fil rouge de la soirée, « Les entreprises face à l’incertitude ». Selon lui, les entrepreneurs doivent aujourd’hui faire face à trois chocs : le choc démographique, « qui rebat les cartes de l’économie de marché telle que la connaissaient les Occidentaux » ; le choc technologique, « présent partout, dans tous les métiers, avec des technologies qui transforment tous les business models ». Et enfin, le choc de la transition climatique, « qui oblige à trouver une croissance sobre et responsable tout en prenant en compte les besoins de prospérité de chacun. »

S’il n’écarte pas certaines difficultés que peuvent rencontrer les chefs d’entreprise aujourd’hui (citant la hausse de la fiscalité, le problème du recrutement et les tensions sociales), Hervé Kermarrec, le président de l’UE35 candidat à la présidence du Medef Bretagne, préfère se montrer optimiste au regard de la bonne santé du territoire : « L’Ille-et-Vilaine est un département avec un dynamisme économique que beaucoup nous envient. Notre terre bretillienne a toujours été force de propositions et d’expérimentations. »

Et de souligner le travail engagé depuis qu’il a pris la présidence de l’UE35, qui a notamment débouché sur une structure métropolitaine qui prenne en compte l’attractivité économique.

Rennes # Politique économique