Son objectif est de devenir un leader industriel en France et en Europe. Purecontrol s’apprête pour cela à réaliser la deuxième levée de fonds de sa jeune histoire. L’entreprise, créée à Rennes en 2017 par Gautier Avril et Geoffroy Maillard, propose des solutions de régulation en temps réel des environnements industriels. En clair, elle vend à des clients industriels ou collectivités locales, l’accès à une plateforme en mode SaaS qui permet d’automatiser et de réguler les commandes d’équipements industriels. Sa solution fonctionne grâce à une boucle de régulation (une programmation spécifique reliée aux logiciels de commande des machines) dotée d’intelligence artificielle (IA). Depuis deux ans, Purecontrol a multiplié son chiffre d’affaires par dix chaque année (CA non communiqué) et vise la même progression en 2023. "Nous avons désormais besoin, pour accompagner notre développement de structurer l’entreprise et d’industrialiser nos solutions", explique Geoffroy Maillard. Son entreprise va ainsi finaliser courant janvier 2023 un tour de table de 4,8 millions d’euros, ouvrant 10 % de son capital.
Avec notamment Okwind et les salariés
Jusqu’alors, les deux associés fondateurs détenaient 85 % des parts, 15 % ayant été apportés en 2021 par le groupe vitréen Okwind (fabricant de trackers solaires, 131 salariés, 25 M€ de CA en 2021) avec la BNP et le CIC. "Okwind investit de nouveau, de manière à maintenir son pourcentage, précise Geoffroy Maillard. L’opération comporte aussi de l’actionnariat salarié, à hauteur de plus 500 000 euros environ. Nous allons également faire entrer un ou deux autres investisseurs d’envergure nationale et internationale".
Développement européen pour 2024
Le mot est lancé. International. Ce sera l’un des prochains axes de développement de Purecontrol, "mais plutôt en 2024, confie le dirigeant. En 2023, nous allons déjà structurer un pôle international pour travailler à dupliquer notre modèle ailleurs en Europe. Nous irons d’abord en Espagne, Allemagne, Belgique, Angleterre ou encore en Suisse". En attendant, dès la levée de fonds bouclée, l’entreprise va pouvoir recruter pour mieux s’organiser et accompagner sa forte croissance. "Nous cherchons de nouveaux profils pour des postes stratégiques de direction financière, direction marketing, mais aussi en fonctions support, en renfort d’équipes d’IA et d’ingénieurs projets, et en cybersécurité." En 2022, Purecontrol a déjà passé la barre des 30 collaborateurs. Une vingtaine de nouvelles recrues arriveront au premier trimestre 2023, puis une trentaine d’autres avant la fin de l’année. De quoi faire réfléchir les dirigeants à acheter leurs propres locaux, plus grands, "en restant en centre-ville de Rennes".
Des économies d’énergie aussi
En attendant, l’équipe reste focalisée sur ses axes stratégiques : consolider ses positions en France en diversifiant son portefeuille. Actuellement, 80 % des clients de Purecontrol sont des acteurs du domaine de l’eau, 20 % des industriels. "Cette proportion a tendance à s’inverser, du fait notamment des tensions sur l’énergie, constate Geoffroy Maillard. Comme nous faisons de la régulation, cela permet d’abord une plus grande efficacité en production, mais permet également des économies d’énergie et une réduction de l’empreinte carbone des entreprises". La solution de Purecontrol séduit d’ailleurs aussi par son modèle souple, par abonnement mensuel (entre 79 et 20 000 euros selon les ouvrages à piloter). "Il s’autofinance grâce aux économies d’énergie engendrées", assure le dirigeant. Pour le moment, 200 sites en France sont équipés de la solution de Purecontrol, ils devraient être plus de 1 500 courant 2023.
