Rennes avait raté le virage de la Bluecar en 2014, mais ne manquera pas celui de la Bluesummer ! En confiant l'assemblage de sa Bluecar l'an dernier à l'usine Renault de Dieppe, le groupe breton Bolloré avait surpris des Rennais, déçus de ne pas décrocher ce véhicule pour le site local de PSA en perte de vitesse. Certains parlaient même de « coup manqué » pour Rennes (lire notre édition d'octobre 2014). Bolloré les a semble-t-il entendus et joue aujourd'hui sa carte bretonne en se tournant vers PSA Peugeot-Citroën pour son modèle Bluesummer.
Une ligne à monter cet été
Ce cabriolet électrique, de quatre places et d'une autonomie de 200 km en cycle urbain qui n'est pas sans rappeler la Méhari (une Citroën), sera assemblé à Rennes, sur les lignes de La Janais, dès le mois de septembre 2015, à un rythme de 15 véhicules par jour au maximum des capacités installées. Soit 3.500 véhicules par an, pour démarrer, sans commune mesure avec les 340 à 350 véhicules assemblés aujourd'hui sur place, des C5 et 508, mais aussi la remplaçante de la 5008 à partir de 2016. Une nouvelle ligne de production sera montée cet été, sur 5.000 m², en un temps record. On ne connaît pas le montant investi. Alors qu'il faut 24 heures pour produire une Peugeot 508 à Rennes, la Bluesummer ne nécessitera que quelques opérations beaucoup plus simples ne prenant que quelques heures. Ne serait-ce que parce qu'il n'y a pas de tôle à presser, vu sa carrosserie en composite. PSA utilisera le tissu de fournisseurs du groupe Bolloré ; les batteries viendront de son site de Quimper. « Nous allons rapidement détacher une équipe projet pour pouvoir lancer la production et être au rendez-vous dès cet automne », nous confie Frédéric Laganier, directeur de l'usine rennaise qui « attaque le sujet avec conviction mais prudence » vu les volumes.
Jusqu'à 90 emplois en jeu
Cette « équipe projet » sera constituée de 20 salariés au début. Ensuite elle monterait à 30 personnes pour faire cinq véhicules en une équipe de production. Et pour 15 véhicules par jour, il faudrait travailler en trois équipes, soit 90 emplois en jeu. Les candidatures internes ne se sont pas fait attendre dès l'annonce ce 17 juin. « Beaucoup de gens sont intéressés par ce nouveau challenge. »
Fabrication mais aussi distribution dans le réseau Citroën
Sur ce nouveau projet resté confidentiel, y compris en interne - les cadres informés se comptaient sur les doigts d'une seule main -, jusqu'à l'annonce officielle ce mercredi 17 juin par voie de communiqué, les deux groupes industriels Bolloré et PSA Peugeot-Citroën ont signé un accord de « partenariat stratégique ». Ce contrat porte sur deux points essentiels : la fabrication à Rennes mais aussi la distribution de ce cabriolet électrique (vendu environ 17.000 €), et un « engagement » mutuel plus large, « dans le développement d'activités de mobilité communes avec des solutions d'auto-partage en Europe utilisant des véhicules électriques et thermiques ».Le duo évoque « un intérêt commun » pour la mobilité durable.
Une société commune pour l'auto-partage dans le monde
Une société commune type joint-venture sera d'ailleurs créée pour « développer cette activité dans le monde entier avec des véhicules électriques (particuliers et utilitaires) et des véhicules thermiques à faible émission ». Dans leur communiqué commun, les dirigeants des deux groupes se félicitent de ce partenariat. Carlos Tavares, président du directoire de PSA déclare : « L'accord signé entre nos deux entreprises exprime la vision partagée avec Vincent Bolloré d'une mobilité propre et durable, permettant de garantir à nos clients la liberté de déplacement que nous considérons comme un droit fondamental de notre société moderne ». De son côté, Vincent Bolloré indique : « Nous sommes fiers de ce partenariat fondé sur l'industrie, l'innovation et le respect de l'environnement. C'est une nouvelle étape dans le développement de la voiture électrique grand public ».
