Pourquoi GwenneG mise sur le financement obligataire
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Pourquoi GwenneG mise sur le financement obligataire

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GwenneG, la plateforme bretonne de financement participatif créée en 2015 à Rennes, vient de réaliser une levée de fonds d'un million d'euros. Une augmentation de capital qui vise à renforcer l'offre de financement à destination des entreprises bretonnes.

— Photo : © Virginie Monvoisin

"Le crowdfunding est mort, vive le financement participatif 2.0 ! C'est le discours que vous allez entendre désormais", s'exclame Karim Essemiani. Le dirigeant fondateur de la plateforme bretonne de financement participatif GwenneG a pris un nouveau virage stratégique. L'entreprise vient de réaliser une levée de fonds d'un million d'euros. Objectif : arrêter le financement des projets d'entreprises bretonnes par le don, et se concentrer sur de l'emprunt obligataire.

C'est pour cela que GwenneG a procédé à cette augmentation de capital, réalisée auprès de la Banque des Territoires, de BreizhFunding (holding regroupant plus de 200 dirigeants bretons, présidée par Georges Bénicourt) et de Heimdall, la holding de Christophe Guillemot (ex-dirigeant fondateur de Créative). Christophe Guillemot vient d'ailleurs renforcer les rangs de l'équipe GwenneG en tant que directeur du développement et de la stratégie.

Financer 45 entreprises par an

Dans la nouvelle stratégie de GwenneG, on trouve un recentrage de son activité sur du financement des entreprises via des obligations. "Nous avons décidé d'arrêter notre activité don. La plateforme Kengo le fait très bien et c'est complémentaire à ce que nous proposons, explique Karim Essemiani. Nous allons par contre renforcer le segment du financement obligataire, non dilutif pour les dirigeants, et quasi-fonds propres, avec un effet de levier auprès des financeurs institutionnels."

GwenneG vise ainsi les entreprises bretonnes qui pourront emprunter entre 100 000 € et 8 millions d'euros. "L'objectif est, à l'horizon 2021, de permettre le financement de 45 entreprises bretonnes par an, soit 21 M€ collectés par an, avec à la clé la création ou le maintien de 3 000 emplois sur notre territoire", poursuit Karim Essemiani. De quoi générer ensuite des effets de levier de 1 à 10 auprès des financeurs institutionnels.

Des sociétés en forte croissance

GwenneG a pris ce virage stratégique du financement obligataire depuis début 2018. Il lui a permis de collecter 11 M€ pour financer 120 entreprises avec plus de 740 emplois créés ou maintenus en Bretagne. Parmi les entreprises soutenues, Office Santé, à Saint-Grégoire, a connu un développement accru de ses maisons de santé pluridisciplinaires. Son métier nécessite en effet beaucoup de fonds propres, puisqu'elle conçoit, construit, finance et revend de l'immobilier destiné aux métiers de la santé. Une douzaine de projets ont ainsi vu le jour depuis 2014 en Bretagne, mais aussi désormais en Ile-de-France, à Nantes ou à Bordeaux, et prochainement en Rhône-Alpes. Office Santé (9 salariés, 10 M€ de CA) accélère encore cette année en lançant ce mois-ci une foncière, afin de devenir investisseur ou co-investisseur sur de nouvelles maisons de santé, mais aussi gestionnaire de ces ensembles immobiliers.

De même, la société finistérienne Algolesko, spécialisée dans la production d'algues de culture, veut développer un nouveau parc sur le sud-Cornouaille. "Nous nous sommes tournés vers GwenneG. Au bout de huit jours, nous avions trouvé 500 000 € en obligations simples", se réjouit le dirigeant, Philippe Legorjus. Son exposition sur la plateforme lui a même apporté des appels depuis la Chine et le Japon, qui se disent intéressés par ses algues.

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