Quel lien y a-t-il entre MGS Industries, fabricant d'antidérapants métalliques, et le chantier naval Marine Composite ? Un dirigeant, Christophe Chancerelle, passionné de voile, et son groupe Blue Scaff. L'entreprise basée au Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine) a ajouté une voile à son navire amiral, MGS Industries, en reprenant en septembre 2018 Marine Composite sur le port du Crouesty, à Arzon, dans le Morbihan. Ce constructeur naval, longtemps piloté par Bernard d'Assignies, produit deux types de bateaux : le petit voilier Gazelle (typique plate en V du golfe du Morbihan) et le voilier Bihan 6.50 (dessiné par Finot-Conq). "Sept bateaux sont en cours de fabrication actuellement par l'équipe de six collaborateurs", précise Christophe Chancerelle.
650 000 euros investis à Arzon
Mais le bâtiment de Marine Composite est vieillissant. Blue Scaff investit donc 650 000 euros dans l'achat d'un terrain de 3 000 m² tout proche et dans la construction d'un bâtiment deux fois plus grand, de 800 m², qui sera aussi mieux équipé. "Une fois que nous serons bien installés, d'ici à la fin de l'année, notre objectif est de créer un autre petit bateau, annonce Christophe Chancerelle. Marine Composite, qui réalise 600 000 euros de chiffre d'affaires en 2018, doit pouvoir se développer. Mais j'aime avant tout les histoires d'hommes, alors nous irons à notre rythme".
À la recherche de synergies
Avec cette reprise, Christophe Chancerelle entend se faire plaisir, réalisant le rêve d'enfant de construire des bateaux. Mais il compte bien, aussi, faire jouer les synergies avec les autres entités de Blue Scaff. D'abord avec ARM2 (7 salariés - 614 000 € de CA), société acquise en 2013 et qui réalise pour Marine Composite toutes les petites pièces métalliques d'accastillage. Puis avec MGS Industries, qui produit pour Marine Composite les dérives découpées au laser. L'entreprise, qui emploie 10 salariés, est en effet équipée pour cela. Avec ses trois lignes de production, elle fabrique chaque année 10 000 m² d'antidérapant métallique pour l'industrie (automobile, agroalimentaire…) et les espaces publics (ports de plaisance, bibliothèques, marches de la RATP…). Son chiffre d'affaires de 1,8 M€ est réalisé sur un marché de niche, "celui que les autres antidérapants n'adressent pas", souligne le dirigeant.
Développement international pour MGS
25 % des produits de MGS, fabriqués en inox, en acier galvanisé ou cuivré, partent à l'international. "En 2018, nous avons notamment travaillé pour Airbus en Chine et pour Chrysler aux États-Unis". Pour poursuivre son développement (un chiffre d'affaires multiplié par sept en quinze ans), MGS a investi en 2018 200 000 euros dans un nouveau four et dans un auvent pour abriter une cabine de peinture. L'entreprise compte également intensifier sa présence à l'étranger, grâce à l'embauche d'une salariée dédiée au marché allemand.
