Plasmor prêt à agrandir son atelier de fabrication de bateaux
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Plasmor prêt à agrandir son atelier de fabrication de bateaux

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Née dans le Morbihan, l’enseigne de voiliers transportables et de kayaks Plasmor, placée en liquidation en 2018, a retrouvé la voie du succès en Ille-et-Vilaine, à Bains-sur-Oust. Thomas Neveux préside aujourd’hui à son avenir. Il cherche à s’agrandir et lance un nouveau modèle de dériveur.

Thomas Neveux, gérant de Plasmor à Bains-sur-Oust — Photo : Baptiste Coupin

Le chantier naval Plasmor (7 salariés, 350 000 euros de CA en 2022), fabricant de kayaks de mer et de voiliers transportables (skelligs, de 4 à 6 personnes) basé à Bains-sur-Oust près de Redon, est à l’étroit dans son bâtiment de 700 m² qu'il occupe depuis l’été 2019, date à laquelle Thomas Neveux, le gérant, a déménagé en Ille-et-Vilaine l’entreprise née en 1977 dans le Morbihan. Il souhaite prochainement s’agrandir pour gagner en confort de travail. Plasmor recherche une annexe de 500 m² qui lui permettrait de stocker ses kayaks (quelque 80 commandes par an). Un projet à convertir à Bains-sur-Oust, toujours. "C’est à la fois proche de la nationale et près de la mer", indique le gérant. La mise sur le marché récent d’un bateau pour personnes à mobilité réduite (le Gavrinis) pourrait précipiter le projet si les commandes sont au rendez-vous. La Fédération française de voile a déjà montré son intérêt pour ce dériveur lors du dernier salon Nautic de Paris, en décembre 2022.

Plasmor se porte bien. L’entreprise vise un chiffre d’affaires de 500 000 euros en 2023. "Cela fait quatre ans que les commandes sont là", sourit Thomas Neveux, qui commercialise ses produits en direct ou via des revendeurs en Bretagne nord et en Suisse.

Un chantier naval repris par un ancien salarié

La pérennité de l’enseigne n’est plus un sujet. Plasmor revient pourtant de loin. Le chantier naval breton a failli être englouti - et avec lui 40 ans de savoir-faire - lorsque Dominique Bourçois le fondateur a mis en liquidation son entreprise en 2018 pour des problèmes de trésorerie. Son salut est venu d’un ancien salarié, Thomas Neveux, qui a repris l’affaire à la barre du tribunal de commerce de Vannes derrière une nouvelle structure, Bleizmor SAS (siège à Nivillac, Morbihan). Il a déménagé la partie fabrication de l’entreprise en Ille-et-Vilaine un peu par hasard. Depuis, avec l’aide de son épouse Marie-Aurore Neveux (qui officie comme DAF), il poursuit le développement d’une marque bretonne, 100 % artisanale et française, bien connue des clubs de voile et des particuliers passionnés de promenade en mer. "À la base, nos bateaux sont faits pour naviguer dans le Golfe (du Morbihan), expose le gérant. Ils sont faciles à manier et permettent d’apprendre la voile aux enfants. Nous avons aussi des modèles avec des cabines qui favorisent le camping côtier." Le chantier naval fabrique une dizaine de bateaux par an et souhaiterait doubler sa capacité de production… à condition de trouver du personnel compétent.

Le coup de pouce RH de Pôle emploi

Voilà le nœud du problème aujourd’hui. Plasmor, qui a fait travailler jusqu’à 35 personnes dans ses années fastes, n’emploie plus que 7 personnes aujourd’hui, par manque de candidats compétents notamment. Thomas Neveux évalue à 21 le nombre de collaborateurs passés dans l’atelier bretillien ces trois dernières années mais qui ne sont pas restés, faute de d'adaptabilité au travail ou d’envie de s’engager dans un métier pénible. "C’est plein de contraintes, il y a le bruit, les odeurs, des produits dangereux qu’on manipule. Il faut être passionnés", reconnaît le dirigeant. Pour flécher de bons profils, la TPE a bénéficié de l’aide de Pôle emploi, qui a organisé un job dating dans ses murs, courant mars. Bonne pioche, Plasmor a pu embaucher un charpentier, ainsi qu’une personne dédiée à la finition des kayaks. L’entreprise recherche encore trois personnes idéalement mais souhaite conserver sa petite taille. Le nouveau Plasmor bretillien deviendra une petite PME, tout au plus.

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