La PME H2X Ecosystems (22 salariés, 3 M€ de CA en 2021), à Redon, monte en puissance, elle qui souhaite réinventer les besoins des territoires et des entreprises derrière une technologie de rupture dont elle est une des pionnières : l’hydrogène vert et décarboné. Cette énergie prometteuse, qui pourrait être amenée à remplacer le pétrole dans le futur, l’industriel breton la propose déjà, en phase expérimentale, aux acteurs des transports, de l’immobilier et de l’industrie. Son objectif est d’industrialiser ses solutions en 2023. "Ce qu’il faut comprendre c’est que l’hydrogène pour l’hydrogène, ça n’est pas rentable, explique Stéphane Paul, PDG et fondateur de l’entreprise. Le marché n’est pas encore mature. Plutôt que d’offrir des solutions, nous, nous travaillons avec les clients pour dimensionner leurs solutions, et les services qui vont avec. En 2022, tous nos prototypes seront qualifiés et certifiés, mais on part sur une période d’essais préalable."
Deux projets tests en 2022
Dans cette phase de tests, deux projets d’envergure vont particulièrement mobiliser H2X Ecosystems l’année prochaine. D’abord la pile à combustible (fonctionnant avec un réservoir connecté) que l’entreprise a développée pour le fonctionnement de véhicules. "Elle va être expérimentée avec notre buggy sur le Rallye Aïcha des Gazelles (au Maroc, du 18 mars au 22 avril 2022, NDLR). Elle va aussi être testée sur d’autres applications avec d’autres véhicules pour effectuer un travail sur le dernier kilomètre. Enfin, plutôt que de faire des bornes fixes électriques, nous avons aussi développé des bornes de recharge mobiles. Le procédé sera testé sur le port du Havre."
L’autre grand projet concerne un générateur électrique, que H2X-Ecosystems va livrer au fournisseur d’électricité Enedis, avec qui il a conclu un partenariat. D’une capacité de production de 350 kilowatts (kW), ce système, le plus puissant d’Europe, sera capable à terme d’alimenter les sites industriels, portuaires, les réseaux électriques ou les sites isolés. En l’espèce, le générateur test vise à fournir en électricité ou en chauffage un quartier d’une centaine d’habitations. Trois essais sont prévus avec Enedis en 2022, qui seront achevés avant juin. "L’idée derrière cette expérimentation, c’est de pallier les surconsommations et préparer les usines d’après", indique Stéphane Paul. Le procédé permet aussi de revoir la gestion de l’énergie. Les calories issues du générateur peuvent en effet être récupérées pour chauffer un réseau d’eau ou des bâtiments.
Déménagement du siège à Rennes
Maîtrisant la fabrication de l’hydrogène vert, et en capacité de développer des écosystèmes territoriaux autour de ce carburant alternatif, H2X Ecosystems s’apprête à changer d’échelle. L’entreprise vise un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2022, et prévoit de doubler ses effectifs l’année prochaine, pour atteindre une cinquantaine de collaborateurs. L’entreprise fait des agglomérations, et des acteurs du tourisme, ses principales cibles prospects.
Dans son schéma de développement, la PME redonnaise a décidé de faire de Rennes son nouveau quartier général. Elle emménagera à Bruz, en mars prochain, dans un nouveau bâtiment, sur le campus de Ker Lann, pour y installer ses équipes administratives et data. Une nouvelle unité de production est par ailleurs recherchée en Bretagne, qui sera dédiée aux générateurs électriques. Cette troisième usine viendra s’ajouter à celles déjà existantes de Redon et Le Faou (Finistère), dédiées aux prototypes et à la mobilité.
