Paprec : 22 M€ pour trier nos déchets au Rheu
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Paprec : 22 M€ pour trier nos déchets au Rheu

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Environnement Au Rheu, le géant du recyclage a créé Trivalo, sa plus grande plateforme de tri-valorisation de France : 22 millions d'euros et 50 emplois à terme. Le site rennais a un potentiel annuel de 60.000 tonnes, dont 23.000 déjà assurées par Rennes Métropole.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« J'avais envie que la plus belle usine de tri de France soit en Bretagne. Je suis originaire de Franche-Comté, mais j'aime la Bretagne. C'est notre meilleure usine ! » À 58 ans, le patron du groupe parisien Paprec Jean-Luc Petithuguenin a déclaré sa flamme au Rheu, où il a inauguré le 24 juin sa nouvelle usine de tri des déchets. Un équipement dernier cri pour atteindre un taux exceptionnel de 98 % de valorisation des matières recyclables, issues de la collecte des 420.000 habitants de l'agglomération rennaise. Une semaine plus tôt, Paprec inaugurait un autre site dans l'Est de la France, à Dieulouard : 12 millions d'euros dont la moitié pour les machines de tri optique. Aux portes de Rennes, ce sont 22 millions qui ont été injectés.

60.000 tonnes par an
Les capacités de son nouveau site breton avoisinent les 60.000 tonnes par an, soit deux fois plus que son site lorrain. « Nous les atteindrons sous deux à trois ans. C'est un pari industriel. L'enjeu est d'aller gagner d'autres collectivités. Nous estimons que nous sommes pertinents sur un rayon de 100 km autour de Rennes », note Stéphane Leterrier, directeur délégué du groupe qui trie aujourd'hui la collecte de huit millions d'habitants et recycle 330.000 tonnes, en France et un peu en Suisse (40 M?).

50 emplois repris à Veolia
En attendant, au Rheu, le site va démarrer en septembre avec 35 emplois (50 à terme) et 28.000 tonnes dont une partie générée par le Smitcom des Pays de Vilaine et surtout 23.000 assurées par l'appel d'offres gagné par Paprec avec Rennes Métropole, au nez de Veolia. Un contrat de cinq ans, plus deux fois une année supplémentaire. Il faudra sept ans à Paprec pour amortir son investissement breton. Ce site doit générer huit à neuf millions d'euros de chiffre d'affaires par an.

100 millions d'euros investis par an

En 15 ans, la productivité des sites de recyclage du groupe Paprec a été multipliée par dix. « Nous investissons en moyenne 100 millions d'euros par an depuis cinq ans, dont 60 millions dans le process. Les deux tiers vont en développement et un tiers en renouvellement », explique le directeur délégué. Et son patron de préciser : « Les technologies de tri ont progressé de façon considérable.
Il y a 20 ans, il fallait investir un million de francs pour un tel site... Aujourd'hui, ce sont 22 millions d'euros ! »


Passer de 20.000 à 30.000 entreprises sous contrat
Au Rheu, le nouveau bâtiment de 12.000 m² est voisin d'un autre site historique de tri et valorisation de déchets professionnels (un ancien centre de recherche de PSA repris en 2007) où travaillent déjà 40 salariés. Cette activité BtoB porte 80 % du business du groupe Paprec à ce jour. « Nous avons actuellement 20.000 entreprises sous contrat. Mon objectif est d'en atteindre 30.000 d'ici à cinq ans, souligne Jean-Luc Petithuguenin. De même, je veux passer de 200 à 500 collectivités », renchérit-il se considérant volontiers comme « un trublion » face à Suez et Veolia. Paprec vient de remporter Amazon, DCNS, SKF, Aéroports de Paris (pour qui il se targue d'être passé de 15 à 55 % de recyclage)... Il est aussi en lice pour tous les sites Renault de France et l'agglomération de Lyon (attribution de 40.000 tonnes le 22 juillet).

Géry Bertrande

Paprec
(La Courneuve) Président : Jean-Luc Petithuguenin 4.500 salariés CA : 930 M€ www.paprec.com

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