Ouest-France : une réorganisation sous haute tension
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Ouest-France : une réorganisation sous haute tension

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La direction du journal Ouest-France, premier quotidien de France mais en perte d'audience notable, a annoncé un projet de réorganisation qui passe par une réduction des effectifs et des regroupements de rédactions locales. Le plan présenté le 13 septembre passe mal au sein des équipes, une grève est en cours.

Le siège historique de Ouest-France, rue du Pré Botté, à Rennes — Photo : CC BY-SA 2.0

Le journal Ouest-France, premier quotidien français en diffusion (659 681 exemplaires en 2017, source OJD), n’est pas épargné par l’érosion d’audience (- 14 % de ventes papier entre 2008 et 2017) et la chute des revenus publicitaires qui touche le milieu de la presse en général.

Le groupe Sipa Ouest-France (617 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016), propriétaire du journal qui a son siège à Chantepie, près de Rennes, a annoncé un projet de réorganisation devant se traduire par la suppression de 56 emplois et la fermeture de plusieurs rédactions locales dans le Maine-et-Loire et la Sarthe. De même qu’une réduction des effectifs dans le Finistère, fief du journal concurrent Le Télégramme, en Loire-Atlantique, ainsi qu'en Normandie.

Priorité au numérique

Ouest France, qui emploie 576 journalistes, a toujours fait de la proximité son cheval de bataille. La nouvelle direction incarnée par Louis Échelard, président du directoire depuis octobre 2016, souhaite dorénavant miser sur l’enquête, l’international (un bureau pourrait ouvrir à Bruxelles selon Le Monde) et le numérique, avec des moyens rédactionnels « adaptés à la pagination de ses éditions ».

A horizon 2020, le groupe, qui détient aussi Presse Océan, Le Courrier de l'Ouest, Le Maine Libre et le groupe d'hebdomadaires locaux Publihebdos veut atteindre 5 millions de lecteurs par jour et plus de 500 millions de pages vues par mois dans son écosystème numérique.

Les salariés inquiets

Inquiets par un projet d’entreprise qu’ils jugent « dangereux » et craignant « d’autres reculs et renoncements » de la direction, les syndicats SNJ, CFDT et CGT ont appelé les salariés de tous les métiers et secteurs de l’entreprise à une journée de grève et à des opérations coup de poing lundi 17 septembre. Des rassemblements se sont notamment tenus à Nantes, puis au siège à Rennes. Les organisations syndicales ont annoncé quelque 200 journalistes grévistes, la direction "un tiers de grévistes".

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