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Michel Giboire : « Nous misons beaucoup sur la construction du Grand Paris »
Interview Ille-et-Vilaine # Immobilier

Michel Giboire président du groupe immobilier Giboire Michel Giboire : « Nous misons beaucoup sur la construction du Grand Paris »

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Président du groupe immobilier éponyme, Michel Giboire fait le point sur le développement de son entreprise familiale, qui emploie 200 salariés. Directeur général de la branche promotion immobilière, il donne son sentiment sur un marché de nouveau en croissance. Il se confie sur ses derniers projets à Rennes, Paris et ailleurs.

Michel Giboire, président du groupe Giboire et directeur général de Promotion Immobilière — Photo : Marc Josse

Le Journal des Entreprises : D’après les derniers chiffres, le marché de l’immobilier semble reparti. Quel regard portez-vous sur Rennes et globalement la Bretagne ?

Michel Giboire : Le marché est bon, partout. La croissance est revenue. Rennes est souvent citée comme la première métropole de France pour sa qualité de vie, deuxième pour son économie et l’emploi, derrière Nantes. La région surperforme depuis deux ans, le flux migratoire est d’ailleurs positif. Rennes et la Bretagne attirent. Pourvu que cela dure !

Quel est le programme phare de Giboire en ce moment ?

M.G. : C’est Identity à Rennes, près de la gare. Nous avons gagné le concours en 2013 pour ce programme qui est notre plus gros projet depuis les 50 000 m² réalisés sur l’île de Nantes dans les années 1990. Il est totalement financé en fonds propres, pour un montant global de 75 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour l’instant, aucun plateau n’y est vendu ni loué, même si nous avons des contacts. Le métier de promoteur, qui est passionnant, est aussi fait d’incertitudes, comme celle de savoir quelles seront les règles fiscales dans les années qui viennent, quels seront les taux d’emprunt, etc. Alors, pour se lancer dans un tel engagement, il fallait avoir les reins solides !

C’est le cas de Giboire ? Comment se portent vos finances ?

M.G. : Nos capitaux propres sont de l’ordre de 200 millions d’euros de garantie. C’est la durée qui a rendue cette somme importante. Depuis la création de l’entreprise par Rémi Giboire, il y a 95 ans, nous avons toujours voulu laisser l’argent dans l’entreprise. Les actionnaires ne prennent pas les bénéfices.

Quelle est votre stratégie de développement ?

M.G. : Nous enregistrons une bonne croissance parce que le marché est bon. Nous avons atteint 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017. Cela nous satisfait car nous avons les opérations qui nous intéressent. Si notre chiffre d’affaires augmente, tant mieux, mais nous n’allons pas nous renier ou nous mettre en péril juste pour faire du chiffre !

Qu'est-ce qu'un bon projet pour vous ?

M.G. : Quand on participe à un concours, c’est que l’on y croit. Dès lors, nous mettons tous nos atouts pour gagner. Mais, comme tous nos confrères, on perd 9 dossiers sur 10, c’est un milieu très difficile. Toutefois, nous remportons une quinzaine de dossiers par an en moyenne.

Quels sont les derniers dossiers remportés par Giboire à Rennes, mais également sur les autres territoires où vous êtes présents comme à Nantes, Angers et Vannes ?

M.G. : Nous avons gagné un concours pour réaliser 250 logements sur ViaSilva à Cesson-Sévigné (Zac les Pierrins). A Angers, nous venons de remporter un projet pour « Imagine Angers », Métamorphose, composé de bureaux, d’un établissement d’enseignement supérieur, d’une serre tropicale de recherche, d’une offre de « co-living » pour étudiants et jeunes actifs et d’une offre de sports urbains. A Vannes, nous allons réhabiliter le siège social de la CPAM, qui sera libéré fin 2018, pour y réaliser 100 logements. Nous nous positionnons également sur le réaménagement de la rive droite du port de Vannes. Toujours sur le Morbihan, nous attendons l’approbation du PLU sur le projet de l’île Berder, dont le permis de construire devrait être déposé cet été. Enfin, à Nantes, nous avons remporté l’îlot F sur l’île de Nantes (11 500 m²), pour y construire un concept d’hostel, avec beaucoup de lieux ouverts et partagés.

Le groupe Giboire a aussi mis un pied à Paris depuis 2017. Comment se passe cette conquête de la capitale ?

M.G. : D’autres concurrents ont fait le choix de Bordeaux, ville en fort développement. Nous, nous avons choisi Paris, car ce nouveau marché pour Giboire n’est plus qu’à 1h25 de Rennes en LGV. Et c’est en Ile-de-France que se concluent 25 % des projets de la promotion immobilière française. Nous avons embauché quatre salariés là-bas, dirigés par Pascal Mavré. En un an, cette nouvelle structure nous a apporté 50 millions d’euros de business. Nous avons notamment remporté un programme de 25 appartements de standing à Sceaux contre 36 autres promoteurs et le projet Nef In Vivo à Rueil-Malmaison contre cinquante autres promoteurs français et étrangers. Maintenant, il nous faut déposer les premiers permis de construire. Nous y croyons car il y a un alignement de planètes favorables, dont la construction du Grand Paris, qui est un enjeu fort pour les professionnels de l’immobilier, mais aussi dans les années qui viennent les constructions nécessaires à accueillir les Jeux Olympiques ! Giboire peut apporter sa signature et des projets qualitatifs.

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