Le site Stellantis de Rennes La Janais (2130 salariés) est actuellement dédié à l’assemblage du SUV Peugeot 5008 (thermique) et du Citroën C5 Aircross (hybride). Mais un changement d’ère se prépare… L’usine bretonne du géant mondial de l’automobile (179 Md€ de CA en 2022, 280 000 collaborateurs), riche de 60 ans d’histoire, ne sera bientôt dédiée qu’à la fabrication de véhicules électriques. Elle accueillera, à partir de 2025 (la date exacte de démarrage n’est pas connue), un SUV électrique (nom de code : CR3), une nouveauté de la marque Citroën. Le véhicule, d’une autonomie de 700 km, a pour ambition de séduire les familles. Le site rennais ne sera que monoproduit, au départ. "C’est une opportunité de mieux se concentrer sur ce que l’on fait", souligne le PDG de Stellantis Carlos Tavares, venu à rencontre des équipes bretonnes, le 1er juin. Une première depuis 2018.
Nouvelle plateforme
Dans le cadre du virage électrique entrepris par Stellantis - résultante d’une décision européenne qui oblige les industriels de l’automobile à mettre fin à la vente des véhicules thermiques neufs en Europe dès 2035 -, le constructeur installe une nouvelle plateforme électrique (STLA Medium) au sein de son outil de travail breton. Elle sera accompagnée de la mise en place d’un atelier d’assemblage de batteries ainsi que d’un nouvel atelier d’injection plastique. "La nouvelle ligne de production sera plus compacte et plus efficiente. Elle permettra d’économiser de l’énergie et de la logistique interne", informe Carlos Tavares.
"Créer de la valeur"
Stellantis investit 160 millions d’euros sur son site de Rennes pour mener à bien ses différents projets. "Je suis là pour créer de la valeur", prévient le patron de Stellantis, qui attend de son site breton qu’il fasse les efforts pour gagner en compétitivité. "Le site est bien placé en qualité, mais pas bien placé en coûts", résume le patron de la firme. Il rappelle que le passage à l’électrique se traduit par une hausse des coûts de production de 40 % pour le groupe. Les syndicats ont également rencontré le PDG de Stellantis. Pour Laurent Valy, secrétaire de la section CFDT (syndicat majoritaire du site rennais),"Carlos Tavares est venu les poches vides. Comme d’habitude il attend toujours plus des salariés mais en donnant le minimum".
