Quel bilan faites-vous de l’année 2020 ?
L’usine Loïc Raison de Domagné, en Ille-et-Vilaine, qui appartient à la coopérative agricole normande Agrial, produit chaque année 36 millions de bouteilles si l’on inclut les marques de boissons non alcoolisées comme Breizh Cola (racheté en novembre 2020 par Agrial, NDLR). En 2020, les ventes de notre cidre Loïc Raison ont chuté de 10 %. Nous avons même perdu 50 % de notre chiffre d’affaires en café-hôtellerie-restauration, tous produits confondus. Il a fallu adapter notre plan de charge, en faisant travailler moins de main-d’œuvre temporaire et maintenir l’activité de nos 86 salariés.
Cela ne remet pas en cause vos axes de développement ?
Avant la crise, nous avions engagé une refonte de nos gammes, afin de mieux valoriser nos produits. 2020 ne nous permet pas d’en tirer un enseignement. Ces prochaines années, nous allons asseoir cette refonte pour placer Loïc Raison comme une marque premium. Nous allons poursuivre la diversification vers le jus de pomme, en créant notre propre marque, et accélérer à l’export avec le "cider" (boisson fermentée à base de concentré de jus de pomme très consommé par les Anglo-Saxons, NDLR) qui se boit à l’apéritif.
Quels sont les enjeux de la filière ?
Le cidre n’a pas le vent en poupe en France, malgré la qualité des produits. Nous devons expliquer que ce savoir-faire mérite d’être valorisé. Nous avons nos experts, comme pour le vin. Nos maîtres de chai ont le palais et savent assembler les pommes selon les paramètres physico-chimiques attendus. Il faut aussi faire en sorte que le cidre se boive lors de nouveaux moments de consommation, à l’apéritif par exemple, ou lors des repas, en dehors des crêpes. Loïc Raison promeut d’ailleurs ces nouveaux instants en partenariat avec un chef qui délivre des conseils d’accords mets-cidre.