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Lodi Group freiné dans son élan à l'export
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Lodi Group freiné dans son élan à l'export

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La société bretonne Lodi Group réalise habituellement 30 % de son activité à l’international. La crise sanitaire a quelque peu freiné ses activités et ses projets de développement à l'international.

— Photo : © Shutterstock

La fermeture des frontières a mis un coup d’arrêt momentané à l’activité internationale de Lodi Group, une PME basée à Grand Fougeray (Ille-et-Vilaine) qui fabrique et distribue des solutions de lutte contre les nuisibles (rongeurs, insectes…). Avant la crise sanitaire, l’export représentait un tiers du chiffre d’affaires de cette PME de 125 salariés créée il y a 35 ans, qui distribue ses produits en Europe, mais aussi en Afrique et en Russie.

Marchandises bloquées

Pour exporter ses produits antinuisibles, « la principale difficulté que nous avons rencontrée concerne les délais », explique Marie-Laure Biannic, directrice générale de Lodi Group. Beaucoup de marchandises se sont retrouvées bloquées sur les quais de chargement dans les ports à cause d'une activité ralentie.« Il nous a ainsi été difficile d’expédier en temps et en heure nos produits. Dans l’autre sens, nous ne pouvions plus importer nos matières premières depuis les usines avec lesquelles nous travaillons habituellement en Inde ou de Chine, car elles étaient fermées… Il a fallu trouver d’autres solutions auprès d’autres contacts dans ces pays ».

Surstockage

Lodi Group a donc maintenu bon gré mal gré sa production. Mais, à cause des magasins fermés, l’entreprise a dû « surstocker », puisque la vente de produits antinuisibles a alors chuté de 30 %. « Nous avons préféré faire des approvisionnements de sécurité pour ne pas prendre de risque », détaille Marie-Laure Biannic, qui voit aujourd’hui ses stocks revenir à la normale. « Les points de vente ont rouvert et nous constatons une croissance de 25 % par rapport à la même période en 2019 ! Les consommateurs ont envie de s’occuper de leur lieu d’habitation. » Si la gamme antinuisibles avait chuté pendant le confinement, la demande sur les produits désinfectants, elle, a explosé, « même si cela n’a pas compensé », constate la dirigeante. Lodi Group a ainsi notamment fourni des produits désinfectants pour le porte-avions Charles-de-Gaulle, ou encore pour les sociétés de nettoyage chargées de désinfecter les wagons de la SNCF.

Des projets de développement ralentis

En attendant une vraie reprise, Lodi Group a aussi réfléchi à son développement commercial, avec ses équipes en télétravail. « Les salons annulés ne nous ont pas permis de nouer de nombreux contacts, regrette Marie-Laure Biannic. Ce développement-là ne s’est pas fait, ce qui nous a freinés. Mais nous avons profité de la période pour travailler en visioconférence sur notre organisation, notre stratégie, notamment à l’international. Dans l’année, c’est compliqué de solliciter tout le monde pour travailler sur des sujets de fond. On s’est dit que si on ne le faisait pas aujourd’hui, on ne le ferait jamais ! »

Lodi Group a mis en route différents « modules de développement », que sa dirigeante garde secrets pour le moment. L’entreprise démarrait notamment l’activité d’une filiale aux États-Unis. « Ce projet de développement n’est pas remis en question, assure Marie-Laure Biannic. Nous avions obtenu des autorisations de mise sur le marché pour des produits dont le lancement commercial avait démarré en janvier. Il est simplement ralenti ». Son autre cible du moment, le Maroc, connaît la même situation d’attente. « Nous avons choisi de ne pas nous arrêter, c’est comme cela que nous allons gagner des parts de marché », estime-t-elle. Marie-Laure Biannic se dit optimiste sur son activité à l’international, qui repart, mais pas partout. Le groupe attend notamment la levée de quatorzaines imposées par de nombreux pays encore, pour y renvoyer ses équipes.

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