LGV : Six mois après, quelle dynamique pour les entreprises bretonnes ?
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LGV : Six mois après, quelle dynamique pour les entreprises bretonnes ?

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Six mois après sa mise en service, la ligne à grande vitesse (LGV) Bretagne Pays de La Loire est-elle le déclencheur économique attendu par la Bretagne ? Les premiers signaux sur la fréquentation voyageurs sont positifs. Pour autant, attirer les entreprises et les talents parisiens prendra du temps.

Les participants de la soirée « La Bretagne à Grande Vitesse » organisée à Rennes par le réseau In’Situ. De gauche à droite, François Rouault (Service Economie Rennes Métropole), Jean-François Kerroc’h (Destination Rennes), Anne Savatier (APEC Bretagne), Olivier Bourquard (ABEA - Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires), Hervé Lejeune (UE35) — Photo : Baptiste Coupin - Le Journal des Entreprises

Elle était attendue de longue date par la Bretagne, et notamment par les entrepreneurs et chefs d’entreprises désireux de saisir les opportunités de temps de parcours réduits pour se rendre à Paris, centre névralgique du business. Et, dans le sens inverse, pour accueillir plus facilement leurs partenaires, clients ou collaborateurs. Six mois plus tard, quid de l’impact de la LGV ? Une ligne à grande vitesse, inaugurée le 2 juillet dernier, qui met notamment Rennes à 1h25 de Paris, contre 2h05 auparavant. Avec un véritable effet « accélérateur » pour toutes les villes bretonnes : Saint-Malo-Paris (2h15 vs 2h55). Saint-Brieuc-Paris (2h15 vs 3h05). Brest-Paris (3h25 vs 4h15) etc.

Hausse de la fréquentation voyageurs

En terme de trafic, c’est indéniable, l’effet LGV est là. La fréquentation voyageurs a augmenté de 15 % entre Paris et la Bretagne depuis l’ouverture de la ligne. C’est ce qu’indique la SNCF, d’après une étude réalisée entre juillet et novembre, à comparer par rapport à la même période l’an passé. Gaël Patout, le président de l’Association des Cadres Bretons (ACB) à Paris, un réseau qui compte 200 membres, dirigeants d’entreprises et cadres bretons, estime qu’un « point de bascule » a été franchi. « Pour les Parisiens, la Bretagne n’est plus le bout du monde ». Selon l’ACB, 47 % des membres du réseau envisageraient de s’installer en Bretagne entre un et cinq ans.

Comment attirer les entreprises ?

Rennes, louée pour être une future place forte de la "tech", apparaît comme la locomotive de cette Bretagne en capacité d’attirer demain les entreprises et les talents parisiens. C’est d’ailleurs à la French Tech Rennes Saint-Malo que le réseau rennais In’Situ a organisé, début décembre, une soirée-débat sur « La Bretagne à Grande Vitesse » en présence de personnalités économiques locales, venues partager leurs visions et analyses. Un constat unanime. Tout le monde s’accorde à dire que la LGV constitue « une opportunité exceptionnelle » (Hervé Lejeune, directeur général de l’UE 35), « élargit le marché » (Olivier Bourquard, membre de la Commission Sociale de l’Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires), offre « plus de souplesse » (Anne Savatier, directrice régionale Bretagne de l’Apec), est en capacité d’« améliorer la destination Rennes » (Jean-François Kerroc’h, directeur général de Destination Rennes).

Lisibilité de l’offre

Mais François Rouault, directeur du service Economie, Emploi et Innovation de Rennes Métropole, prévient : « le processus (d’attrait du territoire) sera long ». En clair, comprendre que le miracle économique ne se fera pas en un jour. Le premier effet visible de la LGV porte sur « la prise de conscience des entreprises locales à pouvoir conforter leurs activités sur le territoire », analyse François Rouault. La suite, la volonté des entreprises à pouvoir se développer en Bretagne, reposerait, selon Hervé Lejeune, sur la lisibilité de l’offre. Quelles opportunités d’emplois offrent le territoire ? Quels sont les secteurs qui recrutent ? Un travail sur lequel l’UE35 va s’atteler en 2018.

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