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Les Poulets de Janzé s’engagent dans une démarche verte
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Les Poulets de Janzé s’engagent dans une démarche verte

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La coopérative des fermiers de Janzé, en Ille-et-Vilaine, se met au vert. Elle lance une filière « Bio de Janzé », et va investir dans une unité de production de gaz vert.

La coopérative des fermiers de Janzé, à Janzé.
— Photo : Virginie Monvoisin

Après des années compliquées pour le marché, les Poulets de Janzé se portent bien et multiplient les projets. Créée en 2003, la coopérative d'Ille-et-Vilaine regroupe aujourd’hui 170 éleveurs de volailles qui ont remis au goût du jour la race historique des poulets de Janzé, déjà connue au XVIIIe siècle, et réputée alors jusqu’à Paris. Elle se caractérise aujourd’hui notamment par son Label Rouge, et son circuit de production particulier : deux couvoirs, un seul fabricant d’aliments, un seul abattoir et les producteurs travaillent tous ensemble selon un partenariat solide et précis. « Les éleveurs vendent leurs volailles à la coopérative, au bout de 81 jours (dont une partie passés en plein air, le reste dans des bâtiments de 400 m² maximum), détaille Stéphane Letué, directeur de la coopérative des fermiers de Janzé. Les animaux sont ensuite envoyés à un seul abattoir (LDC à Château-Gontier). C’est sécurisant pour le producteur, qui dégage toujours la même marge, quel que soit le prix des matières premières ».

40 poulaillers supplémentaires en 2018

Et le système fonctionne. Les éleveurs ont confiance et investissent dans la construction de nouveaux bâtiments. En 2017, 30 poulaillers supplémentaires ont été construits en Ille-et-Vilaine (et dans les cantons limitrophes du territoire janzéen), soit 10 % de capacité d’élevage en plus à l’échelle de la coopérative. Pour 2018, 40 projets sont d’ores et déjà programmés. « Parmi ces 330 poulaillers, 14 vont passer en production bio cette année, annonce Stéphane Letué. Nous démarrons la commercialisation du poulet bio de Janzé en janvier, avec 4 000 poulets vendus par semaine dans un premier temps. A partir d’octobre, cette quantité devrait doubler ».

"Le marché du bio est en croissance, les éleveurs demandent à se tourner vers ce mode de production".

Un nouveau marché : le bio

Ce nouveau marché nécessite le choix d’un nouveau fournisseur d’aliments pour les fermiers bio de la coopérative (Le Gouessant). « Nous vendrons ces volailles en restauration hors foyer (RHF), aux rayons traditionnels des grandes et moyennes surfaces (GMS), mais aussi en produits alimentaires intermédiaires (c’est-à-dire qui serviront de base pour la préparation de plats préparés, comme les pizzas par exemple, etc.) », précise Stéphane Letué.

A la clé, pour les Poulets de Janzé, une augmentation de chiffre d’affaires est à prévoir. Il tourne actuellement autour des 20 millions d’euros, avec un budget de fonctionnement qui avoisine le million d’euros. « Il permet de financer certaines prestations aux éleveurs, comme les frais d’équarrissage, les analyses obligatoires de l’eau, par exemple. On fait ainsi baisser les coûts pour les éleveurs, et cela leur permet de gagner du temps sur ces tâches ».

Une unité de gaz "vert"

Pour aller plus loin dans sa démarche d’apporteur de solution à ses adhérents, la coopérative (qui emploie 9 salariés) voudrait créer une unité collective de production de gaz "vert". Autrement dit une unité de méthanisation. Les éleveurs y apporteraient leur effluents et co-produits issus de leurs élevages. A la sortie, ils stockent de l’énergie, et récupèrent un digestat qui sera utilisé pour fertiliser leurs sols. « Un cercle vertueux pour nos élevages, mais qui nécessite 10 millions d’euros d’investissement », souligne Stéphane Letué.

Ce lourd projet serait porté à 60 % par un prêt bancaire, à 15 % par des subventions estimées, et à 25 % par des actionnaires. Ceux-ci seront à 51 % composés par la coopérative et des agriculteurs, mais aussi par la communauté de communes de la Roche aux Fées, Eilan, le développeur et Triballat qui s’est montrée intéressée. Le projet pourrait voir le jour dès 2018, et permettrait de traiter 55 000 tonnes de coproduits, afin d’injecter du gaz vert qui équivaudrait à 6 000 litres de fuel par jour.

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