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L'économie bretonne résiste bien à la crise du Covid
Bretagne # BTP # Conjoncture

L'économie bretonne résiste bien à la crise du Covid

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La Banque de France a réalisé son enquête annuelle de conjoncture, portant sur l’activité des entreprises et leurs perspectives. Il en ressort que la Bretagne a mieux résisté que le reste de la France en 2020. D’après les perspectives des chefs d’entreprise pour 2021, la Banque de France se veut rassurante.

En 2020, le chiffre d'affaires du secteur du BTP breton a reculé de 6,2%. — Photo : Virginie Monvoisin

"Nous avons plutôt des nouvelles rassurantes", annonce d’emblée Hervé Mattei, le directeur régional de la Banque de France, alors qu’il présente les résultats de l’enquête annuelle de conjoncture. Menée auprès de 1 200 entreprises bretonnes, cette étude revient sur les principaux chiffres de l’année 2020 et souligne les perspectives entrevues par les dirigeants pour 2021.

-4,2 % de chiffre d’affaires en 2020 en Bretagne

Globalement, la Bretagne s’en est mieux sortie que le reste du territoire français, et notamment que ses voisines normandes et ligériennes en termes d’activité. Le chiffre d’affaires des entreprises a en effet chuté de 4,2 % en 2020 par rapport à 2019, alors qu’il atteint les -7,8 % en Pays de la Loire, -9,1 % en Normandie, et -8,3 % sur l’ensemble de la France, comme le confirment les chiffres de l'Insee. "Cela s’explique notamment par une forte proportion d’entreprises agroalimentaires en Bretagne, qui ont continué de bien fonctionner pour alimenter le pays pendant la crise, souligne Hervé Mattei. Nos voisins ont davantage souffert à cause de la chute de l’industrie automobile et aéronautique notamment". L’agroalimentaire a même enregistré un chiffre d’affaires supérieur à 2019 (+2,8 %), compensant en partie les pertes des autres domaines de l’industrie bretonne. "Ceux qui ont su s’adapter et proposer par exemple de la vente en ligne ont ainsi compensé les pertes dues aux fermetures de magasins", ajoute le directeur régional de la Banque de France.

Des disparités sectorielles

Hervé Mattei, directeur régional de la Banque de France en Bretagne — Photo : Virginie Monvoisin

Au-delà de ces chiffres généraux, qui ne prennent d’ailleurs pas en compte les secteurs de l’hôtellerie-restauration-tourisme (qui ne sont habituellement pas questionnés par cette enquête annuelle), la Banque de France alerte toutefois sur les disparités entre secteurs.

Dans les services, le chiffre d’affaires 2020 a très peu reculé (-1,3 %). Les transports, notamment de denrées alimentaires, ont peu baissé, et l’informatique a même continué de se développer, notamment grâce aux besoins de télétravail. "Dans l’informatique, on enregistre une hausse de +3,9 %", souligne Hervé Mattei.

Dans la construction et les travaux publics, le chiffre d’affaires a reculé de 6,2 %. "L’activité s’est arrêtée entre trois semaines et un mois, puis les entreprises ont essayé de rattraper le retard", constate le directeur régional. Le bâtiment affiche d’ailleurs des carnets de commandes pleins pour au moins six mois. Par contre, les travaux publics accusent un retard, à cause notamment d’une attente due à l’année électorale, et aux grands travaux qui s’achèvent (le métro rennais notamment).

Par ailleurs, 2020 marque une chute des effectifs modérée, à -1,1 % en moyenne. "Les entreprises ont diminué le recours à l’intérim et n’ont pas renouvelé des CDD mais les CDI ont pour l’instant été conservés", précise le directeur régional de la Banque de France.

Des chefs d’entreprise confiants pour 2021

Pour 2021, les chefs d’entreprise apparaissent relativement confiants, puisqu’ils prévoient une hausse de leur chiffre d’affaires de 5,8 % en moyenne. "Nous allons donc faire plus que rattraper le niveau de 2020, appuie Hervé Mattei. Mais en Bretagne comme sur l’ensemble de la France, nous ne retrouverons le niveau d’activité d’avant crise qu’à la mi-2022". Les recrutements, eux, devraient également reprendre, à +2,2 %. Côté investissement, les chefs d’entreprise bretons restent prudents, en attendant une reprise confirmée : ils envisagent une remontée timide de 3,4 %. "Certes nous avons connu un recul d’activité, mais nous pouvons être rassurés sur la capacité de résilience de la Bretagne et ses capacités de rebond en 2021, estime Hervé Mattei. De plus, avec les PGE, la trésorerie des entreprises reste aisée."

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