Le groupe Secob (230 salariés, 19 M€ de CA en 2017) n’est plus un simple cabinet d’experts-comptables. Créé en 1963, il s’est au fil des ans déployé avec l’idée de toujours maintenir une certaine proximité avec ses clients. Présent à Cesson-Sévigné, où est situé son siège social, mais aussi à Saint-Méen-le-Grand (35), Lorient, Nantes, Pornic, Montaigu et Orléans, le groupe s’est aussi implanté à Paris il y a quatre ans. Il a surtout opéré un changement de stratégie en se repositionnant comme une société de services et de conseil aux entreprises et à leurs dirigeants, en comptabilité, gestion, conseil juridique… Le tout en y intégrant des innovations technologiques, services offrant plus de valeur ajoutée.
Innover ou mourir ?
« Nous pensons qu’il faut désormais apporter une vision globale du conseil et donc être un prestataire global. Nous misons donc sur l’humain et la proximité mais aussi sur la centricité client et l’innovation technologique », estime Christophe Mérel, expert-comptable associé et délégué général de Secob. Le groupe a en effet bien compris que la pluridisciplinarité et l’innovation n’étaient plus une option. Car ce tournant a aussi été pris par les grands groupes que sont KPMG ou In Extenso, mais aussi par d’autres acteurs indépendants locaux, comme les finistériens Ouest Conseil (330 salariés) ou Cogédis (900 salariés), ce dernier proposant depuis peu, tout comme Secob, un système de dématérialisation de pièces comptables. « 200 de nos clients sont déjà équipés de notre Secob Box, annonce Christophe Mérel. Mis à part une caution sur la box, cela n’entraîne pas de facturation supplémentaire car nous gagnons tous en productivité. »
Multiplier les investissements
Ce tournant du numérique, Secob l’a en fait engagé dès le début de la décennie avec la création de sa filiale Naviso, spécialisée dans la distribution et l’intégration de logiciels de gestion hébergés, par l’acquisition de Useweb, agence rennaise de création de sites internet, ou encore avec So Bank qui développe un outil de récupération de relevés bancaires des clients. « Plus récemment, Secob a souscrit au fonds d’investissement West Web Valley. Nous avons effectué des prises de participation dans la fintech rennaise MonEmprunt.com ou encore dans la parisienne Jenji qui scanne les notes de frais », ajoute Christophe Mérel. Fin 2017, Secob est aussi entré à hauteur de 5% au capital d’Asteryos Group, acteur rennais du financement en ligne de l'innovation, lors de sa levée de fonds d’1,2 million d’euros. « Nous avons surtout signé un partenariat technologique avec des personnes que l’on connaît, Lucile et Stéphane Bunouf, et avec qui nous souhaitons collaborer sur la durée ».
En parallèle, le groupe n’oublie pas les fondamentaux de la croissance externe, avec le rachat du nantais M Management Ouest, un cabinet d’expertise comptable spécialiste des professions médicales, « avec l’idée de dupliquer son modèle d’accompagnement global ». Diversifier ses domaines de compétences et multiplier les investissements ont permis à Secob de tenir la cadence. Et malgré l'incertitude sur l'évolution du marché et des métiers de l'expertise, le groupe rennais connaît une croissance de 5 à 10 % par an.
