Le covoiturage, une solution d'insertion pour les entreprises ?
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Le covoiturage, une solution d'insertion pour les entreprises ?

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Le covoiturage peut constituer une solution pour des entreprises éloignées géographiquement et qui peinent à recruter. Depuis Rennes, l’association Éhop construit une politique de mobilité durable auprès de 33 entreprises en Bretagne.

Depuis la création d’Éhop solidaires, l’association revendique 40 000 covoitureurs solidaires en Bretagne et près de 60 000 km véhiculés — Photo : JPS68 - Wikimedia Commons

Et si le covoiturage devenait une solution pour l’insertion professionnelle ? Depuis 10 ans, l’association Éhop, basée à Rennes, aide les entreprises à construire une solution de covoiturage sur-mesure intra-entreprise ou inter-entreprises (sur les zones d’activité) répondant à leur problématique. Concrètement, vous souhaitez optimiser vos aménagements destinés au stationnement de vos salariés ? Vous êtes situés dans une zone non desservie par les transports en commun et, de fait, vous rencontrez des problèmes de recrutement ? Éhop vous accompagne dans la mise en œuvre d’une politique de mobilité par l’incitation au covoiturage domicile-travail. Cela en mobilisant les parties prenantes de l’entreprise (direction, DRH, instances représentatives…) et en coordonnant les actions sur le terrain.

33 entreprises « drivées » en Bretagne

33 entreprises en Bretagne et en Loire-Atlantique, représentant 29 000 salariés, ont sauté le pas jusqu’à présent. « Nous avons souhaité collaborer avec Éhop car nous rencontrions des difficultés de mobilité pour certains de nos salariés ou de futurs collaborateurs souhaitant intégrer la société. Notre entreprise, située à 12 km de Lorient, ne dispose pas d'une desserte de transport collectif à proximité et pratique des horaires atypiques. La mise en place d’un dispositif de covoiturage solidaire a permis à plusieurs collaborateurs ou futurs candidats d’être embauchés ou d’éviter des absences », explique Céline Le Roux, directrice des ressources humaines chez Cité Marine à Kervignac, une usine de transformation de poissons qui emploie 1 200 salariés. 100 demandes ont été traitées en 2018 pour l’entreprise. « Le covoiturage s'inscrit très bien dans la démarche RSE que Capgemini promeut. On a plus de 1 000 collaborateurs sur le site et moins de 400 places de parking. Au manque cruel de places de stationnement s'ajoutent des problèmes de circulation. Notre but, c’est d'amener les collaborateurs vers des solutions de déplacement alternatives et le covoiturage en est une », appuie pour sa part Christine Tessier, responsable des services généraux chez Capgemini à Rennes.

Franck Lamiré (au micro), président de l'association Éhop — Photo : Baptiste Coupin

Une plateforme publique pour appuyer le covoiturage

« Face à l’injonction d’agir, à la lecture du rapport sur le Giec, le covoiturage a des choses à dire sur la mobilité de demain », rend compte Franck Lamiré, président d’Éhop. Qui plus est à l'heure où l’augmentation du prix de l’essence conduit à la fronde sociale. Pour recruter de nouveaux covoitureurs, Éhop peut désormais s’appuyer sur le site OuestGo.fr, l’offre de covoiturage imaginée par l’Etat, la Région Bretagne et les collectivités, et lancée au printemps dernier. Un Blablacar de proximité et solidaire, en somme. Qui présente l’avantage d’être totalement gratuit pour l’utilisateur. Éhop séduit également les collectivités mobilisées sur l’insertion, à l’image du Département d’Ille-et-Vilaine qui vient de signer une nouvelle convention auprès de l’association. « Une personne sur deux renonce à un travail à cause des transports. Il faut réfléchir à des solutions alternatives. On ne peut qu’être proactif sur le covoiturage », conclut Jean-Luc Chenut, président du Conseil départemental.

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