Proposer aux familles endeuillées de réaliser pour elles les démarches administratives, c’est le métier de Sorenir. Et à dire vrai, c’est un nouveau métier, mis en pratique par trois Bretilliens, Simon Joly - ex-entrepreneur dans le commerce -, Vincent de la Guerrande - ex-chargé d’affaires dans la santé -, et Emmanuel Ruiz, ex-assureur. Ils ne se substituent pas aux pompes funèbres, encore moins aux notaires, mais font l’interface entre la famille et différents organismes.
Sorenir est né en 2019 à partir d’un constat fait par Emmanuel Ruiz. "J’allais souvent au domicile de mes clients, et il m’arrivait régulièrement de répondre à leurs nombreuses questions suite au décès d’un proche, raconte-t-il. On enregistre en France 680 000 décès chaque année, avec des ayants droit. Or, il y a beaucoup de déshérence d’épargne et de déshérence liée aux contrats d’assurance (absence d’héritiers ou de légataires pour un bien ou un patrimoine, NDLR). Les démarches administratives à effectuer sont complexes parce que la moyenne d’âge de ceux qui les effectuent est élevée et elles se font de plus en plus par voie digitale."
Investiguer les droits d’une famille
Quand les trois entrepreneurs lancent Sorenir, ils ont pour objectif premier de proposer aux ayants droit de rechercher des capitaux. Cela consiste à investiguer l’ensemble des droits d’une famille auprès d’organismes privés et publics. "Nous faisons les démarches pour récupérer le capital décès des défunts comme les allocations obsèques, prévoyances, épargnes assurance vie ou encore les fonds d’États (CAF, CPAM…), etc.", détaille Vincent de la Guerrande. Sorenir se rémunère alors au pourcentage des sommes récupérées.
Pour compléter son offre, et pour répondre à des demandes récurrentes, les dirigeants ont élargi leurs services à l’accompagnement administratif et humain des familles endeuillées. Ainsi, Sorenir propose également de s’occuper des papiers pour l’obtention des pensions de réversion, de résilier les différents contrats des défunts (téléphone…), ou encore de mettre en conformité une carte grise. "Il nous faut pour cela des compétences hybrides à la fois métiers et sociales", indique Simon Joly. Parmi les collaborateurs de Sorenir (58 actuellement), on trouve donc d’anciens assureurs, juristes, banquiers, qui connaissent les arcanes des contrats, mais aussi d’anciens infirmiers ou travailleurs sociaux, qui apportent une écoute.
Un modèle digital et physique
Car le modèle de Sorenir, assez unique, repose sur une proposition à la fois digitale et physique. D’abord, les sociétés funéraires, auprès de qui Sorenir communique, informent les familles de l’existence de ce service. "Nous n’avons pas d’approche commerciale, souligne Vincent de la Guerrande. Nous offrons une étude de droits gratuite au téléphone, puis la famille a le choix de faire appel à nous ensuite. Alors, nous travaillons sous mandat et en confidentialité." Ensuite, l’un des six pôles régionaux de Sorenir prend le relais en proximité, pour un accompagnement à domicile (4 fois sur 10) ou en ligne.
Une dizaine de chargés de relation avec les familles viendront grossir les effectifs avant la fin de l’année, pour mailler encore plus le territoire français (Grand Est, Sud-Est notamment). Pour accueillir de nouveaux collaborateurs, l’entreprise a intégré de nouveaux locaux de 1 800 m² à Melesse. Elle devrait compter 150 personnes en 2023 dont 90 à Melesse, puis cinq fois plus dans trois ans. En à peine trois ans, Sorenir aura déjà atteint le cap du million d’euros de chiffre d’affaires fin 2022.
