La relance du territoire engagée au Forum économique breton
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La relance du territoire engagée au Forum économique breton

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Lors du premier Forum économique breton, les entrepreneurs et acteurs publics du développement viennent échafauder les pistes de réflexion et d’action du « monde d’après ». Tous veulent engager un élan collectif qui serve l’attractivité de la Bretagne.

— Photo : © We'll

Organisé par le cabinet de conseil We’ll et impulsé par la Région Bretagne, le premier Forum économique breton (FEB) s’achève ce 9 septembre au Palais du Grand Large, à Saint-Malo. Ce grand rendez-vous collaboratif, initialement prévu en avril, a été entièrement repensé afin de répondre à l’enjeu de refondation de l’écosystème économique, culturel et social breton suscité par la crise du coronavirus. Il se veut le lien d’expression d’une unité bretonne, rassemblant les acteurs du public et du privé. Ceux-là même qui devront se coordonner pour permettre la relance économique du territoire.

« Retrouver de l’enthousiasme »

Devant plusieurs centaines de chefs d’entreprise - masqués mais ravis de se retrouver en présentiel pour ce premier grand événement business breton post-Covid -, Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, a enjoint les forces en présence à « retrouver de l’enthousiasme ».

Photo : © We'll

« Ce forum est l’occasion d’amorcer un travail, a-t-il lancé. Nous avons à réfléchir ensemble à ce que nous voulons pour l’avenir de la Bretagne. L’emploi fait partie des sujets importants. Il faut penser à réécrire notre logiciel en intégrant les grands enjeux que sont la transition écologique et la transition digitale. » Le président du conseil régional note que ce sont généralement les élus et les collectivités qui sont à l’origine de symposiums de travail. Cette fois-ci, ce sont bien les entrepreneurs qui en prennent la tête pour engager la réflexion sur le monde de demain ! Les échanges sous forme de tables rondes, d’interviews ou de lab’s (format participatif) sont l’occasion de faire passer les messages. L’attractivité du territoire, la réindustrialisation, la transition environnementale, l’innovation inclusive ou encore la transition agroalimentaire sont autant de sujets abordés sur ces deux jours.

« Des atouts pour rebondir »

Et le temps est donc à l’action et au positivisme. « Nous sommes convaincus que la Bretagne a tous les atouts qu’il faut pour rebondir et devenir précurseur du monde de demain », assure ainsi Hélène Bernicot, directrice générale du groupe Arkéa. A nous, en tant que banque, d’accompagner les transitions en orientant les investissements vers les projets qui en ont le plus besoin ». « Il faut une vraie vision stratégique qui s’accompagne d’un partenariat public-privé. C’est ça le cercle vertueux », prévient pour sa part Karim Essemiani, président de la plateforme de financement participatif bretonne Gwenneg. La Bretagne a du ressort et le président du Medef Bretagne, Hervé Kermarrec, dont l’organisation représente 20 000 entreprises et 300 000 emplois, le fait aussi remarquer, soulignant que l’économie bretonne a « bien résisté pendant la crise ». Et de citer en exemple les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire. « Nous étions quasiment dans une situation de plein-emploi avant la crise. Il faut qu’on y revienne », engage le patron des patrons bretons. Attention cependant à rester lucide. Et c’est un acteur phare du digital breton qui le dit, Hugues Meili, PDG de Niji : « Ne soyons pas dans le déni des difficultés qu’il va falloir affronter et trouvons ensemble les lignes de force de ce que sera la construction collective de la Bretagne de demain ».

Défendre le savoir-faire breton

Si le temps est à la reconstruction et à la réflexion sur une transformation du monde économique, le maintien des centres de décision et des outils de production en Bretagne apparait aussi comme un sujet crucial pour préserver la valeur, les richesses, et les emplois. Les plans sociaux chez Nokia à Lannion ou Technicolor à Rennes le démontrent. La Bretagne peut s’en remettre à ses « gros porteurs », bien décidés à défendre le savoir-faire breton et en capacité de servir et d’améliorer son attractivité. Bridor, la filiale de boulangerie-pâtisserie du groupe Le Duff, qui a décidé de miser sur la Bretagne, et le territoire de Liffré, pour ouvrir une nouvelle usine, en est un exemple. 250 millions d’euros seront investis dans son nouveau site, qui emploiera quelque 500 salariés en 2022. Crise ou pas crise, le fleuron breton de l’agroalimentaire ne prévoit pas de décalage de projet ou de report d’investissements. Louis Le Duff, le capitaine industriel, a fait passer le message suivant à ses équipes : « Dans la tempête, on ne faiblit pas. Il faut investir pour lutter contre la concurrence étrangère ».

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