« Les gens sont toujours étonnés de voir les volumes engendrés par notre activité. Mais la garde d’enfants est un vrai budget pour de nombreuses familles, qui peut représenter 700 à 800 euros mensuels », commence Éric Persin, cofondateur et directeur général de Kangourou Kids. Depuis sa création à Rennes en 2010, le réseau d’agences spécialisé dans la garde d’enfants à domicile s’est largement développé. Il compte 117 agences aujourd'hui (employant 7 900 collaborateurs), qui génèrent un volume d’affaires global de 39 M€ sur l’exercice 2019. Avec 11 000 familles clientes, l’enseigne se présente comme le leader national sur son marché, devant d’autres acteurs concurrents comme Family Sphere ou Kinougarde. De Rennes à Bordeaux, de Lyon à Lille, Kangourou Kids maille en effet tout l’Hexagone, avec des agences qui générèrent entre 600 000 euros et 1,5 M€ de CA au bout de cinq ans, selon leur taille. Mais Kangourou Kids arrive au terme de son « tour de France » et n’entrevoit plus que sept à huit nouvelles implantations d’agences dans les années à venir.
Un nouveau réseau d’agences axé sur le ménage
Pour continuer de développer du chiffre d’affaires et de la marge, Kangourou Kids doit donc se réinventer. La société a déjà amorcé le changement, notamment en ouvrant, en 2015, des centres de formation pour les métiers de la petite enfance sous l’enseigne Kiwi Institute : onze centres de la sorte sont aujourd’hui implantés en France, qui ont déjà accompagné près de 800 stagiaires dans leur projet professionnel. Et voilà que Kangourou Kids sort de sa poche un nouveau métier : le ménage à domicile.
« Il y a une demande forte du marché », présente Éric Persin. C’est ce qui vient de conduire le groupe et ses associés à racheter le réseau parisien Kid’s Paradis pour 500 000 euros. Les huit agences existantes, tournées jusqu’alors sur de la garde d’enfants, proposeront désormais des services de ménage chez les particuliers. « C’est un nouveau réseau que nous développons et une nouvelle marque que nous lançons », insiste Éric Persin. « Beezen », du nom de cette nouvelle marque (encore une référence animale, cette fois-ci l’abeille), voit ainsi le jour. Cette quatrième enseigne pour le groupe a vocation à se développer sur de la croissance externe et dans le recrutement de nouveaux franchisés dans les grandes métropoles. « Dans cinq ans, nous envisageons d’exploiter 40 agences en France. Le ménage devrait représenter à terme 20 % de notre activité », table son dirigeant.
Une levée de fonds de 1 million d’euros
Pour lui permettre de lancer son nouveau métier, tout en poursuivant le développement parallèle de ses autres activités, Kangourou Kids, et Joey, la holding de l’entreprise, ont bouclé fin juin une levée de fonds de 1 M€ auprès de la société de financement participatif GwenneG. Une partie de cette opération s’est faite via du capital, l’autre via du financement obligataire. « Quand on va voir un banquier, il veut savoir pourquoi on emprunte. Le système d’obligations nous a parus plus souple. Dans notre schéma et notre temporalité, il n’y a que GwenneG qui ait su répondre à nos attentes », relate Éric Persin.
