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Il a embarqué les Fermiers de Janzé dans l'humanitaire
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Il a embarqué les Fermiers de Janzé dans l'humanitaire

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Directeur de la coopérative des Fermiers de Janzé, Stéphane Letué, 38 ans, a noué un partenariat avec l'ONG Espoirs d'Enfants qui oeuvre au Bénin et à Madagascar. Il raconte au Journal des entreprises cet engagement.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Nous représentons une coopérative de 170 éleveurs de poulets de Janzé, soit 340 élevages répartis en Ille-et-Vilaine et dans les cantons alentours (Ndlr, 21 M€ de CA). Depuis 2007, nous travaillons avec l'abattoir LDC et menons actuellement un projet d'installation de 60 poulaillers supplémentaires (22 sur 2016, 38 en 2017), sachant que chaque poulailler représente un investissement de 75.000 euros dont 60.000 pour l'éleveur. »

Des valeurs communes

« Rien ne prédestinait les 170 éleveurs de Janzé à s'engager dans l'humanitaire. Mais lorsqu'Espoirs d'Enfants est venu me présenter son projet, j'ai été immédiatement sensible, tout comme le conseil d'administration au projet initié par l'association située également à Janzé. Il ne s'agissait pas simplement de donner de l'argent mais de co-construire avec des acteurs locaux et transmettre du savoir-faire et des méthodes. Concrètement, de mettre en place une exploitation avicole de 4.000 poules pondeuses au Bénin pour couvrir les charges d'un orphelinat et nourrir les enfants ; ceci dans un esprit de développement durable, privilégiant la formation et l'hygiène aux antibiotiques. Un objectif totalement en phase avec notre label, notre sens de l'humanitaire et conforme à nos valeurs de solidarité. »

En réseau

« Avec l'association, nous sommes donc allés à la rencontre de différents acteurs de la filière avicole à qui nous avons proposé de participer à ce projet. Des professionnels aguerris de l'Afrique, ayant une parfaite connaissance de ses us et coutumes, des techniques de construction de bâtiments et des aléas climatiques à prendre en compte. Avipole Formation, la société Hyline, l'Agrocampus Ouest et la CCPA pour ne citer qu'eux nous ont rejoint. C'est la CCPA qui a d'ailleurs cofinancé avec nous l'exploitation de 70.000 euros, les autres acteurs contribuant par leur savoir-faire. Un tel projet ne s'improvise pas : chaque trimestre, une rencontre avec ces différents acteurs était organisée par un expert de l'élevage en Afrique, membre du bureau de l'association et pilote. Le professionnalisme et la rigueur dont fait preuve Espoirs d'Enfants, tant sur plan technique que financier (100 % des fonds dédiés ont été octroyés à cette action) a créé une réelle émulation et un réel enthousiasme entre tous les acteurs. »

Des retombées positives

« Bien qu'espéré, nous n'imaginions pas que sa mise en oeuvre aurait un tel impact et de telles retombées sur notre image, tant en interne qu'à l'externe. Vous connaissez le bon sens paysan : pour des gens du terroir, investir dans un projet humanitaire en Afrique n'était pas inné ; un sentiment qui était également partagé au départ par les salariés. Mais aujourd'hui, c'est tout autre : je ressens cette fierté qu'ils ont d'appartenir à notre coopérative qui sait aussi agir pour l'intérêt d'enfants en grande précarité. Comme l'ont constaté les 12 éleveurs qui se sont rendus sur place il y a deux ans, l'exploitation est autonome, couvre 80 % des charges de fonctionnement du centre et nourrit les enfants en protéines grâce aux oeufs. Un projet réussi et mené à son terme. Tant et si bien qu'avec la CCPA et les membres du groupe projet, nous allons démarrer début 2017 une autre action toujours sous l'égide d'Espoirs d'Enfants : la construction d'un centre de formation avicole à Antsirabé, à Madagascar, pour accompagner des familles défavorisées vers une plus grande autonomie financière.
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