Hydrachim : L'avenir passe par le bio

Hydrachim : L'avenir passe par le bio

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Lorsqu'il crée Hydrachim au Pertre en 1996, Benoît Fretin fabrique des détergents pour les salles de traite et les usines agroalimentaires. Après plusieurs opérations de croissance externe, les activités se sont multipliées. Il lance maintenant une gamme de produits bio, en partenariat avec un grand groupe international.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Le monde de la chimie n'a qu'à bien se tenir. Hydrachim est sans cesse en ébullition. De rachats en investissements, l'entreprise de fabrication de détergents, créée eu Pertre en 1996, compte aujourd'hui quatre sites de production et emploie 150 salariés, dont une dizaine a été embauchée depuis le début de l'année. À l'ordre du jour actuellement, pas de rachat en vue, mais plutôt le lancement de nouveaux produits. «Nous venons de créer, en partenariat avec le groupe international Novozymes Biologicals (basé au Pecq, 78), une série d'une dizaine de produits bio sur la base d'enzymes, annonce Benoît Fretin, fondateur et P-dg d'Hydrachim. C'est différent de l'écolo, que nous faisions déjà». La gamme est distribuée exclusivement par Hydrachim auprès des collectivités. Benoît Fretin croit en ce nouveau créneau. «Le bio, c'est génial, dit-il, car il a la même efficacité que le produit chimique, et est 100% biodégradable. En plus, il est moins dangereux pour l'utilisateur. Il y a donc un vrai avenir là-dessus. Contrairement aux produits éco-labels, le bio a une bonne efficacité».




Bio contre éco-labels

Le positionnement a le mérite d'être clair. D'autant que Benoît Fretin sait de quoi il parle. Hydrachim s'était déjà lancé sur l'écologique, avec une gamme complète de produits. Mais pour Benoît Fretin, «ces produits écolo, qui sont moins agressifs, nettoient moins. Toutefois, pour le bien des personnels des collectivités ou des restaurants, il faut alléger la formule des produits nettoyants. Par contre, pour les industries agroalimentaires, il faudra toujours de grosses armes». Alors si Benoît Fretin a fait agréer certains produits par des éco-labels, c'est surtout parce qu'«en terme de mode, il faut en parler, même si pour l'instant on en vend peu. L'écologique est encore jeune dans la tête des gens. Mais dans dix ans, tous les produits devront passer par là». L'avantage de s'y mettre donc est de se donner l'occasion de travailler sur de nouvelles formules, plus allégées, et de présenter à ses clients (des distributeurs) des produits innovants et de qualité. La R & D, chez Hydrachim, représente ainsi 300.000€ sur le budget annuel et emploie sept personnes, dont deux uniquement sur les produits agroalimentaires.




Positionnement dans l'agroalimentaire

Car à côté du secteur de la chimie, Hydrachim travaille aussi pour l'agroalimentaire. Le métier d'origine de l'entreprise est de fabriquer des détergents pour les salles de traite, l'industrie, les usines agroalimentaires ou les collectivités, ainsi que des produits pour le traitement des eaux industrielles et pour le nettoyage de véhicules. Mais aujourd'hui, Hydrachim détient aussi une usine de produits colorants et olfactifs (PPG Sipsy), et une unité de production de mix et additifs alimentaires (France Culinaire Développement). «Les gros de la chimie font aussi du ?feed and food?, remarque Benoît Fretin. Nous, on sait mélanger et faire des formules, alors on est aussi capable de faire de l'alimentaire». La stratégie était par ce biais de pénétrer le marché industriel, «qui ne donne pas facilement sa confiance. Aujourd'hui, 500 clients utilisent nos préparations pour les intégrer dans leurs produits finis», se réjouit le P-dg.




Croissance avec le monde de la piscine

Mais le secteur où Hydrachim connaît le plus de croissance est en réalité un autre marché encore: celui des produits pour piscines. L'opportunité a encore une fois permis au groupe de se diversifier en 2009, avec le rachat d'une usine de traitements pour piscines (Hydrapro-Kemix) près de Nîmes. «Ce marché se développe fort grâce au développement des piscines hors sol», constate Benoît Fretin, qui prévoit même, pour faire face au succès, une extension de cette usine de Beaucaire.