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Groupe Bardon : « Nous voulons gérer 200 millions d'euros d'actifs d'ici à trois ans »
Interview Rennes # BTP

Vincent Bardon PDG du Groupe Bardon Groupe Bardon : « Nous voulons gérer 200 millions d'euros d'actifs d'ici à trois ans »

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Créé à Rennes en 1974, le Groupe Bardon, spécialisé dans la conception et la réalisation de locaux tertiaires, commerciaux et industriels, réalise aujourd'hui des projets immobiliers dans tout l'Ouest de la France. Dirigée par Vincent Bardon, l'entreprise familiale a renforcé ses fonds propres avec l'entrée au capital du Groupe OP. Objectif : accélérer son développement et viser des projets d'envergure.

Vincent Bardon, PDG du groupe rennais Bardon, envisage de faire passer le chiffre d'affaires de l'entreprise de 40 millions d'euros en 2018 à 55 millions d'euros en 2019 — Photo : © Virginie Monvoisin

Le Groupe Bardon (50 salariés) a terminé l'année 2018 à 40 M€ de chiffre d'affaires. Comment se porte l'entreprise ?

Vincent Bardon : Nous avons connu une belle croissance depuis cinq ans. Les deux dernières années nous ont permis de nous stabiliser, car je considère que nous devons croître par paliers. Pour l'exercice 2019, nous visons ainsi les 55 M€ de chiffre d'affaires. Afin d'aller chercher plus d'opérations et des projets plus importants, nous avons souhaité renforcer nos fonds propres. Cela rassure certains de nos gros clients, qui vont pouvoir nous confier plus de projets chaque année. Nous allons ainsi augmenter notre volume d'investissement et augmenter notre foncière. Nous gérons actuellement 130 M€ et l'objectif est d'atteindre 200 M€ d'actifs dans deux à trois ans, avec un investissement de 35 M€ en 2019.

Comment avez-vous renforcé vos fonds propres ?

V.B. : Nous avons fait entrer au capital le Groupe OP d'Olivier Philippe (ancien dirigeant de Mix'Buffet, dans le Morbihan, NDLR). Il a injecté 10 millions d'euros de capitaux propres, prenant ainsi un tiers des parts du Groupe Bardon. Les autres parts sont toujours détenues par mon père, Serge Bardon, le fondateur de l'entreprise, et par moi-même – je garde la majorité.

Quels axes privilégiez-vous pour ce développement ?

V. B. : Nous poursuivons notre développement en conception et réalisation d'opérations immobilières pour le tertiaire, l'industrie, le commerce, et depuis peu l'hôtellerie et les cliniques. Nous fonctionnons de plus en plus sur le modèle du clé en main locatif, avec des baux de longue durée. Nous venons par exemple de réaliser un projet de 5 500 m² de bureaux pour une filiale d'Agrial à Nantes, Eurial, qui sera locataire pendant neuf ans. Actuellement en construction, ce projet à 13 M€ sera livré en mars 2020. Le clé en main locatif nous permet ainsi de développer notre foncière, en même temps que cela alimente les activités de nos filiales (Espace Engineering, Axiale Architecture, Bardon investissement, Bardon Promotion et Bardon Exploitation, NDLR).

Comment travaillez-vous au quotidien ?

V.B. : Nous gérons l'ensemble de la chaîne de valeur, maîtrisant l'opération du début à la fin. Nous avons nos propres architectes, ce qui nous permet de partir du budget du client et de ses envies pour créer son projet, et non l'inverse. C'est comme cela que nous venons de concevoir un magasin Leroy Merlin - notre client historique - à Niort. Nous accompagnons actuellement Frans Bonhomme, qui nous demande plusieurs projets pour des loyers précis à ne pas dépasser. Nous commençons par aller chercher les terrains qui leur correspondent.

Vous avez ouvert une agence à La Rochelle en 2017. Comment se passe votre implantation dans le Sud-Ouest ?

V.B. : L'agence emploie quatre salariés. Elle fonctionne bien, car nous avons en face de nous peu de concurrents très dimensionnés. Nous avons réalisé plusieurs pôles médicaux, un magasin Gémo, et en ce moment un bâtiment pour Litt (groupe SIG). Cette implantation nous permet aussi de rayonner vers le Sud-Ouest. Elle est à mi-chemin entre Rennes et Toulouse, où il y a un vrai business. Nous envisageons d'ailleurs d'ouvrir d'autres agences, notamment à Toulouse ou Bordeaux.

Quels sont vos principaux dossiers en cours ?

V. B. : Nous venons de lancer la construction du siège d'Avem Grand Ouest, à Bruz, en clé en main locatif. Nous investissons 14 M€ pour ces 9 100 m². Nous avons aussi axé notre développement récemment sur des cliniques. Quatre ont été réalisées depuis quatre ans, dont une à Cambrai (Nord), livrée en avril 2019. L'autre axe de diversification est l'hôtellerie. Mais cela se fait à l'opportunité, comme à Deauville pour un Holiday Inn de 110 chambres, en construction. Sur nos domaines de prédilection, nous construisons actuellement un Leroy Merlin à Trignac (Loire-Atlantique), un pôle de formation MFU à Saint-Grégoire, un nouveau bâtiment de 3 200 m² pour l'école Saint-Exupéry à Rennes, un magasin Action à Muzillac (Morbihan), une concession DAF au Mans, ou encore 1 000 m² pour les transports France Alliance à Vannes.

Allez-vous recruter ?

V. B. : Nous cherchons un économiste de la construction, un dessinateur, un conducteur de travaux notamment. Mais on a du mal à trouver. On est dans une France délirante, où l'on forme des gens dans des filières où il n'y a pas de travail, alors que trop peu de personnes sont formées aux métiers de la construction. Dans la maçonnerie, il y a du travail, et de belles carrières en perspective. Il y a encore trop de préjugés sur nos métiers, qu'il faut revaloriser !

Vous avez créé votre fondation en 2012. Quel est son but ?

V. B. : L'objectif est d'agir pour les populations démunies, en intervenant sur des projets en faveur de l’environnement et de la construction. En 2019, nous allons financer trois opérations pour 50 000 € : un foyer pour enfants en Birmanie, une salle commune pour un foyer de personnes handicapées à Rennes, ou encore une ferme avicole au Sud de Madagascar pour laquelle nos salariés ont donné leur regard sur le choix des matériaux. Nous aimerions d'ailleurs y aller pour aider aux travaux.

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