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Foodologic offre un débouché aux fruits et légumes hors norme
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Foodologic offre un débouché aux fruits et légumes hors norme

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Qui a dit qu’un navet difforme n’était pas vendable ? Sûrement pas Foodologic, qui a lancé une plateforme numérique de ventes de fruits et légumes hors norme. Une cinquantaine d’acheteurs professionnels en France, séduits par cette démarche responsable, lui font déjà confiance.

— Photo : © Baptiste Coupin

La reconnaissance par l’écosystème local est le premier signe de réussite d’une entreprise. Les choses semblent donc bien engagées pour la start-up rennaise Foodologic (3 salariés) et son site de vente de fruits et légumes antigaspi, qui a obtenu, coup sur coup, deux récompenses à la rentrée 2020 : le trophée « Entreprise remarquable » par le réseau Initiative Rennes et le prix Crisalide Éco-Activités dans la catégorie « Agriculture durable et bien manger ».

Lutte contre le gaspillage alimentaire

Foodologic, hébergé au Village by CA d’Ille-et-Vilaine à La Courrouze, a été créé en 2019 par Magali Duramé. Cette fille d’agriculteurs normands, qui a travaillé 13 ans dans la grande distribution chez Leroy Merlin, dans la partie commerce, logistique et gestion, a fait de la lutte contre le gaspillage alimentaire et la juste rémunération des agriculteurs, les deux piliers de son projet d’entreprise à mission.

Photo : © Foodologic

Sa plateforme propose une solution numérique qui rend visibles les fruits et légumes « invendables », ceux que la grande distribution ne veut pas retrouver dans ses étals. « On recense tout ce qui ne rentre pas dans le cahier des charges classiques, explique Magali Duramé. Si le produit est hors calibre ou difforme, s’il a une protubérance… On fait le lien entre les coopératives et les producteurs pour la partie offre. Et la restauration, l’agroalimentaire et le commerce de détail, pour la partie demande. »

Marché secondaire

Aujourd’hui, 1,5 million de tonnes de fruits et légumes hors norme sont laissées de côté chaque année en France, qui finissent à la benne. « C’est 10 à 15 % de pertes, selon les variétés, qui pourraient être valorisées », constate la cheffe d’entreprise. C’est là que Foodologic s’inscrit. La PME va réorienter les « mauvaises graines » sur un marché secondaire, à travers sa plateforme. « On les recense, on les markète, on leur redonne de la valeur », souligne Magali Duramé. C’est comme cela que les agriculteurs trouveront un intérêt à récolter ces produits-là et pourront toucher un complément de revenus. Et on touche là au deuxième pilier de l’entreprise.

"Un boulevard devant nous"

Foodologic a déjà convaincu une cinquantaine d’acheteurs (restaurateurs, magasins de vrac, cantines) de se fournir via son site. Plus de 500 acheteurs sont visés en 2021, pour le double de vendeurs. L’objectif est de pouvoir permettre la vente de produits et légumes hors norme dans toute la France, sur un modèle de circuit court. « On compte 80 000 exploitants de fruits et légumes en France. On a un boulevard devant nous », assure Magali Duramé.
Foodologic a lancé son activité avant le confinement mais n’a pris aucune commission sur les transactions avant juillet, par solidarité avec les producteurs en cette période d’épidémie de Covid-19. C’est donc sur 2021 que la start-up va véritablement éprouver son modèle. Pour mener à bien son développement, elle cherche à lever 100 000 euros. Un préalable à une levée de fonds de 300 000 à 500 000 euros au deuxième semestre 2021, avec l’entrée de fonds d’impact.

Foodologic prévoit de faire 40 000 euros de chiffre d’affaires en 2021, pour ce qui constituera son premier exercice plein. Puis 200 000 euros en 2022, et 1,3 million d’euros en 2023. « Les nouvelles annonces amènent de nouveaux acheteurs. C’est très vite exponentiel, comme sur un site de rencontres », éclaire la dirigeante. Derrière leur allure peu ragoûtante, les fruits et légumes « moches » sont des cœurs à prendre !

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