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Fin de NDDL : une chance pour l’aéroport de Rennes ?
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Fin de NDDL : une chance pour l’aéroport de Rennes ?

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L’aéroport de Rennes Saint-Jacques décolle avec une progression de plus de 10 % de son trafic depuis 2010. L’équipement est-il en capacité d’absorber le flux de trafic grandissant dans le grand Ouest après le renoncement au projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes ? Le développement de l'infrastructure est en tous les cas dans les tuyaux.



Photo : DR

C’est donc tranché. Après plus de quarante ans d’atermoiements et de revirements, le projet de transfert de l’aéroport Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes est abandonné. Passées les premières réactions de colère ou de désappointement exprimées en premier lieu par les patrons bretons, une question se pose : au final, l'abandon de Notre-Dame-des-Landes pourrait-elle servir Rennes ? Hervé Kermarrec, président de l’UE 35, a souligné « la déception de l’ensemble du monde économique » suite à l’abandon du projet NDDL, notamment pour les entreprises travaillant à l’export.

Mais un réaménagement de l’aéroport de Rennes, contrepartie avancée par le Premier ministre pour permettre le développement du trafic aérien dans l’Ouest, pourrait présenter une opportunité intéressante. « L’annonce de l’agrandissement de l’aérogare de Rennes est une bonne annonce », reconnaît le président de l’organisation patronale.

Rennes Saint-Jacques décolle déjà

La plateforme rennaise, qui dessert à ce jour 29 destinations en direct, dont plusieurs villes européennes stratégiques pour les entreprises (Paris, Londres, Amsterdam, etc.) se développe déjà à vitesse grand V. Elle a fait voler près de 725 000 personnes en 2017 (+13,1 %) et vise le million de passagers d’ici à 2025. Le chiffre de 1,5 million de passagers a même été avancé par la ministre des Transports, Elisabeth Borne, en visite à Rennes, fin janvier. Rien n’a encore été chiffré pour l’heure mais on se dirige vers un agrandissement de l’aérogare, en lien avec la Région Bretagne, propriétaire de l’équipement. Et avec le coup de pouce financier de l’Etat. L’agrandissement du périmètre de l’aéroport, lui, est une fausse piste. Selon Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole, s’exprimant dans Ouest-France, « il ne s’étendra pas davantage ». Cela en raison des contraintes environnementales (l’aéroport est situé aux abords de la Vilaine).

Quelles perspectives demain ?

Henri-Noël Ruiz, directeur de l’agence Audiar — Photo : Audiar

Il y a quelques années, en 2009, l’agence d’urbanisme et de développement Audiar s’était intéressée à l’avenir possible de Rennes Saint-Jacques dans l’hypothèse de la réalisation rapide de Notre-Dame des-Landes. Sujet obsolète aujourd’hui. Parlant du présent et du nouveau futur qui se dessine pour la plateforme rennaise, Henri-Noël Ruiz, directeur de l’agence, observe que « la trajectoire de Rennes Saint-Jacques, la desserte qu’il offre, et les nouvelles dessertes de grandes villes européennes qui ne manqueront pas de se développer ouvrent beaucoup de perspectives ».

L’autre enjeu reste la réalisation de voies rapides ferroviaires, autre sujet abordé par le Premier ministre comme mesure « compensatoire ». Pour Henri-Noël Ruiz, c’est un sujet crucial. « Si le gouvernement a en tête une amélioration du cadencement ou de la durée des trajets dans le grand Ouest, on aura quand même un certain nombre de solutions pour répondre aux enjeux de développement du territoire. » Outre l’amélioration des dessertes vers Roissy Charles-de-Gaulle, la question d’une liaison rapide entre Rennes et Nantes reste sur la table. « Nantes-Rennes pourraient faire jouer davantage les synergies et gagner en visibilité à l’échelle de l’Europe », conclut Henri-Noël Ruiz.

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