Échange mètres carrés contre neurones. C'est la petite annonce qu'on pourrait trouver grâce au réseau Breizh Lab. L'initiative originale est née en Bretagne, inspirée d'un concept des Pays-Bas. Le concept : des entreprises hébergent gracieusement des startups, durant un an en moyenne. « L'idée est de donner un coup de pouce aux jeunes entreprises, en open source, sans relation d'argent », explique Xavier Orain, dirigeant de BM Assurances à Rennes et cofondateur de Breizh Lab avec Frédéric Lescure, du groupe morbihannais Socomore.
Jusqu'à Kuala Lumpur...
Leur initiative a été soutenue dès le départ par Gan et BNP Paribas. Une plateforme web recense toutes les offres et favorise les mises en relation. Juridiquement aussi, tout est cadré. En Bretagne, une quarantaine de startups bénéficient de cette offre qui dépasse parfois les frontières. « Par le réseau, nous avons trouvé un bureau à Kuala Lumpur. Un jeune a pu aussi s'établir au Texas. C'est une caisse de résonance mondiale au profit des startups bretonnes ! » Ce dispositif ouvre aussi des lieux de réseaux très efficaces. « Nous faisons entrer des neurones dans nos entreprises. Cela bouscule nos habitudes et nos équipes pour se remettre en cause », témoigne encore Xavier Orain, qui a transformé sa salle de réunion de 70 m² pour accueillir la plateforme GwenneG. La porte reste ouverte et le café toujours chaud. C'est en quelque sorte la seule obligation.
« Pas que des bureaux, de l'humain aussi »
« Les trois quarts des échanges se font autour d'un café », sourit Karim Essemiani, fondateur de GwenneG attaché à la bienveillance entre pairs. Après avoir été hébergée pour son lancement chez Groupama, gare nord, sa société passe donc gare sud. « Nous cherchions un emplacement dans Rennes, mais pas que des bureaux, de l'humain aussi. C'est un élément clé ! Il y a une notion d'entraide, de gain de temps aussi. » Xavier Orain le confirme : « Nous mettons très vite les gens en réseau. Les star-up ont besoin d'effet miroir. » Les carnets d'adresses s'ouvrent ainsi naturellement.
« Et plus si affinités... »
De leur côté, les entreprises hôtes n'y voient que des avantages. « Nous voulons rendre ce que nous avons nous-mêmes reçu », souligne Frédéric Lescure. Son leitmotiv : « Et plus si affinités... » Dirigeant de Socomore dans l'aéronautique (200 personnes, 60 millions d'euros de CA), il a eu cette envie quand il a rénové son siège. « Ce sont des éléments perturbateurs qui sont bons pour l'entreprise qui, à plus de 200 salariés, risque de s'ankyloser. » Aujourd'hui, le succès est tel que l'offre ne suit pas la demande croissante de bon nombre de startups. L'appel est lancé. Objectif de Bpifrance à fin 2017 : un millier de startups hébergées par ce biais en France.
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