Remplacer l'oeil humain par des caméras et autres faisceaux laser, pour traquer les défauts industriels : c'est la raison d'être d'Edixia, à Vern-sur-Seiche. L'entreprise trentenaire, rachetée par ses cadres en 2013 à un groupe lyonnais, fait désormais partie d'un consortium franco-allemand de PME complémentaires. Ce giron représente plus de 80 salariés, pour 11 millions d'euros de business, en croissance annuelle de 10 %.
2015 année de développement
À l'époque de sa reprise, Edixia avait bénéficié d'une avance remboursable de la Région, d'un montant de 300.000 euros. La première année, l'entreprise était à l'équilibre et dans le positif la deuxième année. « Nous allons passer de 3,2 millions d'euros de chiffre d'affaires à un peu moins de 4 millions cette année », se réjouit son dirigeant Gilles Wackenheim. À ses yeux, 2013 était une phase de transition, 2014 de consolidation et 2015 sera une année de développement. Un beau virage quand on sait que cette branche automobile était autrefois déficitaire. « Nous sommes très liés à l'automobile, mais notre croissance se fera sur la diversification, prévient Gilles Wackenheim. Nous associons la vision à la robotique. » Les applications sont donc très larges. « Cette technologie appliquée à l'automobile répond aussi à un besoin dans l'aéronautique. » Edixia vient ainsi de faire son entrée chez Dassault, pour l'instant sur des pièces non structurelles.
Aéronautique, BTP cosmétique...
Avec l'aéronautique, le BTP est un autre secteur de diversification pour Edixia. Cet oeil de Lynx du contrôle qualité est ainsi capable de vérifier des câbles d'engins de levage et de remontées mécaniques, par exemple. Des tâches souvent faites à l'oeil nu encore actuellement ! « Nous sommes capables d'identifier les défauts mais aussi leur nature », détaille Gilles Wackenheim qui fait la différence sur les « faux défauts » dus aux ombres. Edixia sait réduire leur part de 15 à 2 %.
Objectif : 50 % hors auto
Aujourd'hui, l'automobile représente encore près de 95 % de son business mais ne devrait plus en porter que la moitié demain... Edixia investit aussi le monde de la cosmétique, avec du contrôle de bouchons. Mais son projet phare du moment a été gagné sur un appel à projets du pôle ID4Car : un budget d'un million d'euros pour lequel Edixia a reçu la moitié en avances remboursables de la part de Bpifrance. Encore confidentiel, ce projet concerne un enjeu fort lié à l'état des routes. « Notre budget R&D sera d'environ 900.000 euros en 2015 », annonce Gilles Wackenheim.
Des embauches
À ces projets, s'ajoutent des recrutements. Ils étaient 16 au moment de la reprise d'Edixia, 18 en 2014 et l'entreprise compte encore embaucher deux à trois personnes de plus en 2015.
Géry Bertrande [--------]
Contrôle qualité À Vern-sur-Seiche, la société rachetée par ses cadres est en plein essor et mène actuellement d'importants projets de R & D et de diversification.
