Ecotaxe : Un Breton décrypte "les coulisses d'une victoire"
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Ecotaxe : Un Breton décrypte "les coulisses d'une victoire"

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Délégué général du Medef Bretagne, Frédéric Duval était en charge de la conduite du Collectif des acteurs économiques bretons contre l'écotaxe. Après son abandon par l'actuel gouvernement, il publie un livre ce 25 février sur les coulisses de ce qu'il considère comme une "victoire", démonstrations chiffrées à l'appui. CQFD.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Enterrée depuis 2014 et perçue comme "le plus mauvais impôt de la Ve République" si elle avait été mise en place, l'écotaxe aura fait couler beaucoup d'encre. Le premier livre écrit sur le thème sort ce 25 février 2016. L'auteur, Frédéric Duval, délégué général du Medef Bretagne et spécialiste des dépenses publiques, connaît le sujet par coeur pour avoir conduit au quotidien six années de combat du Collectif des acteurs économiques bretons qui, par son lobbying, a eu raison de ce projet de "taxe poids lourds" ou "taxe Borloo" (une promesse de campagne de Sarkozy). On se souvient de la grande manifestation au péage de la Gravelle, aux portes de la Bretagne, le 4 février 2009, l'action des Bonnets rouges, du démontage des portiques...

"Un modèle de complexité"

Frédéric Duval a fait appel à Jean-Jacques Le Calvez, patron finistérien des transports Le Calvez (780 emplois), pour la préface de son ouvrage publié par un éditeur national, Mareuil Editions. "L'écotaxe était devenue un modèle de complexité", écrit le transporteur. Sans concession et avec pragmatisme, l'auteur décrypte ensuite les mécanismes complexes de cette taxe, jugée inadaptée et coûteuse. Une taxe qu'on a voulu comparer à l'écotaxe allemande, mais "radicalement différente" et dont le taux de rendement était inférieur à 60% quand le taux de rendement habituel d'une taxe ou d'un impôt oscille autour de 97%". Frédéric Duval va même jusqu'à écrire que son abandon "n'a pas fait perdre de l'argent à l'Etat, il lui en a fait économiser 1,5 milliard !" CQFD.

Equation sans inconnue

Frédéric Duval fait et règle les comptes noir sur blanc : « L'Etat français aurait payé 240 millions d'euros par an pendant 11 ans, soit 2,640 milliards d'euros. Avec l'abandon de l'écotaxe, l'Etat doit 800 millions d'euros à Ecomouv (versés en 10 ans), le démontage des portiques est évalué dans une fourchette allant de 1,6 à 7 millions d'euros. Enfin, les sociétés habilitées au télépéage (...) demandent 300 millions à l'Etat. Ainsi, l'Etat sera, au maximum, exposé à verser une indemnisation globale de l'ordre d'1,1 milliard d'euros." Pour lui, il fait donc une économie d'1,5 milliard...

Des comptes plombés

Dans ce pamphlet, l'équation côté entreprise est simple : « L'écotaxe aurait créé une charge supplémentaire d'1,6 milliard sur les entreprises, pour une recette de seulement 810 millions d'euros pour l'Etat », et même de 790 millions si l'on tenait compte du coût des 300 agents publics affectés à l'écotaxe. Tout ça pour collecter "seulement 200 millions auprès de transporteurs étrangers". Ce livre revient aussi sur le taux unique de transports inter-régions (de 5,2 %) et un autre, davantage passé sous silence, dit "de majoration pour les transports effectués à l'intérieur de chaque région". D'où les inquiétudes des entreprises qui auraient vu leurs comptes plombés.

"Ecotaxe, les coulisses d'une victoire" (Mareuil Editions) - 176p. 17€

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