Ils représentent 300 millions d’euros de chiffre d’affaires à eux trois, 1 300 salariés, et se définissent comme les "promoteurs de la vie sociale et festive en Bretagne", pour reprendre l’expression d’Antoine Cozigou, président du groupe éponyme. Pour la première fois, les trois principaux acteurs de la distribution de boissons en Bretagne, le guingampais Cozigou (600 salariés, 150 M€ de CA), le morbihannais Ouest Boissons (350 salariés, 83 M€ de CA) et le bretillien France Boissons Bretagne-Normandie (450 collaborateurs environ), unissent leurs forces pour lancer un appel à candidatures. Trois cents postes sont à pourvoir au sein de leurs entreprises, en Bretagne et dans les Pays de la Loire. Chauffeurs livreurs, préparateurs de commande ou encore caristes, mais également commerciaux et fonctions supports : les opportunités métiers sont nombreuses et variées. 40 % des postes sont ouverts en CDI, le reste, sur du contrat saisonnier.
Pénurie de main-d’œuvre
Si les trois concurrents s’allient derrière cette initiative, c’est en prévision de l’augmentation de l’activité pour la saison 2023, qui débutera avec les vacances de printemps.
Après "un été 2022 record pour l’attractivité de la Bretagne", ils parient en effet toujours sur une dynamique forte au sein de leur filière - notamment pour fournir les festivals bretons (Vielles Charrues, Fêtes Maritimes de Brest, Festival de Cornouaille…). Seulement, la main-d’œuvre manque. Si 300 postes sont recherchés en 2023, les besoins étaient deux fois moins importants en 2019, avant le Covid. "Tous nos chauffeurs ont perdu le rythme parce qu’on a été à l’arrêt de longs mois, expose Antoine Cozigou. Les métiers ont tourné. À la fin des confinements réels, début 2022, on s’est retrouvé en sous-effectif, et donc en souffrance alors même qu’il y avait une forte activité chez nos clients. Nous sommes sortis de l’année 2022 en nous disant "plus jamais ça !". L’anticipation est aujourd’hui notre maître mot". Pour éviter d’être en tension, les trois sociétés ont notamment décidé de s’appuyer sur le centre de formation continu Promotrans, à Noyal-Châtillon-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine). Leur intention est de former 150 chauffeurs en 2023.
Répondre au défi urbain durable
À l’occasion d’un point presse à Rennes le 9 février, les trois distributeurs ont également annoncé vouloir agir de concert pour une logistique urbaine durable. À défaut d’avoir un syndicat représentatif pour leur profession, ils parlent là encore d’une même voix et s’engagent sur un certain nombre d’actions. Leurs défis : réduire les impacts de l’activité logistique sur l’environnement (gaz à effet de serre, pollution de l’air, bruit…) ; apaiser les centres-villes en travaillant sur la mutualisation des flux ; améliorer l’efficacité du transport de marchandises en ville et les conditions de travail des chauffeurs livreurs (aires de livraison…). Cozigou, Ouest Boissons et France Boissons, qui expérimentent notamment des modes de transports innovants (électrique, biocarburant…), ont déjà signé la charte de logistique urbaine durable de Rennes Métropole. Sous l’égide du réseau Bretagne Supply Chain, ils s’engagent aussi à apporter leur expérience au sein de groupes de travail de plusieurs agglomérations. C’est le cas de Rennes, Nantes, Brest, Quimper, Lorient et Lamballe aujourd’hui, et bientôt de Saint-Malo, Vannes et Dinan.
