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Coronavirus : Oeliatec adapte ses nettoyeurs à eau chaude pour la désinfection de grandes superficies
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Coronavirus : Oeliatec adapte ses nettoyeurs à eau chaude pour la désinfection de grandes superficies

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Les machines de désherbage à l'eau chaude, créées par la société bretillienne Oeliatec, peuvent servir à la désinfection des surfaces recevant du public. Un test est en cours avec un laboratoire pour intégrer un désinfectant organique qui permettrait de désinfecter de plus grandes superficies.

— Photo : CC-BY-VirginieMonvoisin-LeJournaldesentreprises

Depuis plus de dix ans, Oeliatec conçoit et fabrique, à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, des machines multifonctions destinées au désherbage écologique. Le principe est simple : à partir d’eau de récupération (eau de pluie), la machine projette des gouttelettes d’eau chaude (sans bruit grâce à son moteur thermique), avec une émission de CO2 faible, et gérée par un automate. Plusieurs modèles existent, à destination des collectivités, des professionnels de l’horticulture, de l’agriculture, des syndicats de copropriété. Intégralement fabriquées en Bretagne et assemblées à Saint-Jacques-de-la-Lande, les machines multifonctions d’Oeliatec servent également pour du lavage haute pression. De là à désinfecter pour lutter contre le coronavirus Covid-19, il n’y a qu’un pas.

De l’eau à 120°C contre les virus

« Depuis quelques jours, nous recevons des demandes spécifiques, constate Jean-Pierre Barre, fondateur et dirigeant d’Oeliatec. De grandes collectivités à travers le monde veulent des solutions pour désinfecter les lieux qui accueillent du public : entrées des mairies, écoles, arrêts de bus, par exemple. L’un des programmes de notre machine permet de détruire les virus, puisque nous projetons de l’eau à 120°C, alors qu’ils ne survivent pas au-delà de 65°C. » L’inconvénient est que pour garder cette chaleur, l’eau doit être projetée au plus près de la surface, ce qui n’est pas assez rapide pour de larges superficies. Pour un usage élargi à de grandes surfaces telles que des usines, des rues ou des cours d’école par exemple, Oeliatec travaille actuellement avec un laboratoire breton sur l’intégration d’un produit désinfectant complémentaire organique, en cours d’homologation. Ajouté à l’eau, il renforcerait l’action désinfectante en maintenant la température élevée plus longtemps dans l’air.

De nouvelles recrues nécessaires

Pour ses clients, Oeliatec peut donc simplement ajouter un programme, afin de permettre aux machines de passer à la désinfection. Mais l’entreprise vient également de signer avec de nouveaux clients, qui préfèrent par ailleurs le traitement naturel que les produits corrosifs. C’est le cas de quelques collectivités comme Le Mans et autour de Bordeaux, mais aussi d’entreprises privées. « Nous avons vendu des machines en Allemagne, qui sont en service depuis près de quinze jours, contrôlées par des instituts sur place », indique Jean-Pierre Barre. D’autres machines ont été commandées par le Canada, pays où Oeliatec est présent depuis un an. La PME réalise en effet aujourd’hui 80 % de son chiffre d’affaires de 5 millions d’euros à l’export. « Avec les besoins qui découlent de cette pandémie du Covid-19, et en parallèle de la prise de conscience des problèmes liés à l’usage de produits phytosanitaires, nous pourrions multiplier par 4 notre chiffre d’affaires cette année », estime Jean-Pierre Barre. Mais encore faut-il assurer la cadence. Si ses 30 salariés sont à pied d’œuvre en ce moment, le dirigeant a besoin de renfort pour produire plus de machines et faire face à la demande. « Nous cherchons des intérimaires dans un premier temps. Et dès maintenant ! »

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