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Coronavirus : le groupe Legendre toujours pas convaincu sur les conditions de reprise du travail dans le BTP
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Coronavirus : le groupe Legendre toujours pas convaincu sur les conditions de reprise du travail dans le BTP

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Le 21 mars, le gouvernement a obtenu des entreprises du BTP qu’elles reprennent le travail malgré l’épidémie de coronavirus qui se poursuit. Le groupe Legendre étudie cette faisabilité mais s’interroge sur sa capacité à redémarrer, compte tenu des exigences sanitaires demandées. Le président de l’entreprise rennaise de bâtiment, Vincent Legendre, anticipe déjà un impact « colossal » sur le coût de construction.

« La complexité à laquelle nous faisons face est énorme », indique Vincent Legendre, président du promoteur rennais Legendre — Photo : Legendre

Après le coup de gueule de Pascal Martin, directeur général du groupe Legendre, dans nos colonnes, le 20 mars dernier, c’est cette fois Vincent Legendre, le président du groupe breton , qui monte au front, dans un communiqué, sur la situation des acteurs du BTP au temps du coronavirus. Les organisations professionnelles du secteur et le gouvernement ont trouvé un accord le 21 mars, pour une reprise de l’activité. Mais le patron du groupe familial rennais, spécialisé dans la construction et la promotion immobilière (2 000 salariés, 750 millions d’euros de chiffre d’affaires) s’interroge : « Et si l’industrie du bâtiment ne parvenait pas à redémarrer ? »

« Des contraintes sanitaires incommensurables »

« Force est de constater que notre capacité de redémarrage à court terme est quasi nulle, explique-t-il pour son entreprise. En effet, les contraintes sanitaires reportées sur les entreprises pour protéger nos salariés sur chantiers sont incommensurables. » Il détaille les dispositions demandées : « Diviser par deux les capacités initiales de nos bases-vies et les désinfecter deux fois par jour, limiter le nombre de personnes présentes sur les chantiers au strict nécessaire, proscrire toute tâche ne permettant pas de respecter la distanciation minimale d'un mètre, imposer de nettoyer tout outillage avant de passer entre les mains d’un autre compagnon, imposer à nos compagnons de se laver les mains toutes les 2 heures... »

« La complexité à laquelle nous faisons face est énorme »

« Toutes ces mesures auront un coût et allongeront les délais de façon importante, affirme-t-il. Après analyse de notre situation, j’en viens à la conclusion que nous sommes certainement l’industrie la plus difficile à faire redémarrer ». Il avertit la ministre du Travail : « Je vous affirme qu’en tant que chef d’une entreprise qui compte plus de 2 000 collaborateurs, je souhaite plus que tout trouver les moyens de reprendre notre activité au plus vite afin de préserver la santé de notre groupe et nos emplois. Cependant la complexité à laquelle nous faisons face est énorme et nous ne pourrons reprendre sans l’aide d’un gouvernement qui saura mobiliser l’ensemble des acteurs de notre industrie. Si les mesures sanitaires envisagées devaient durer dans le temps, l’impact sur le coût de construction sera colossal. »

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