« De mon point de vue, la sortie du guide des bonnes pratiques dans le BTP émane d’une bonne volonté pour la reprise de l’activité du bâtiment car nous souhaitons tous reprendre le travail sur les chantiers et force est de constater que la part de la construction neuve n’est pas neutre dans l’activité immobilière et économique du pays (Jeulin Immobilier livre 150 logements chaque année, NDLR).
Seulement, dans les faits, la mise en application de ce guide est complexe à différents niveaux : contrôle des règles sanitaires, responsabilité des différents acteurs… Qui sera responsable en cas d’infection d’un salarié ? Nous entendons tous que le pays est en manque de masques. Or, ceux-ci sont obligatoires sur les chantiers dès lors que deux personnes sont à moins d’un mètre l’une de l’autre.
Un réel souci se présente donc. Certaines entreprises, par manque de moyens et d’équipements, ne pourront pas reprendre les chantiers. Les maîtres d’ouvrage constateront quelques avancées de chantiers mais les retards vont s’accentuer. Le bâtiment est une chaîne…
Renoncer aux pénalités de retard
C’est pourquoi le gouvernement doit absolument appliquer une ordonnance de renonciation aux pénalités applicables aux fournisseurs, intervenants du chantier et maîtres d’ouvrage privés, pour une période tenant compte de la durée de la période d’urgence sanitaire, ainsi qu’aux pénalités du maître d’ouvrage vis-à-vis de ses clients.
La crise du coronavirus est un événement qui s’est imposé à tous. À mon sens, le vrai remède pour reprendre sereinement les chantiers passe par le dépistage massif qui, tout en respectant les règles d’hygiène mises en place, permettra une reprise plus soutenue mais compliquée avec une inertie à prévoir. »