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Coronavirus : Comment la coopérative immobilière Keredes a permis la relance de ses chantiers
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Coronavirus : Comment la coopérative immobilière Keredes a permis la relance de ses chantiers

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Coopérative immobilière basée en Ille-et-Vilaine, la PME Keredes avait dû arrêter ses 13 chantiers de construction de logements en cours à la mi-mars, pour cause de crise du Covid-19. Un mois plus tard, elle a mis en œuvre des mesures pour assurer une reprise en toute sécurité pour les 195 entreprises locales qu'elle fait travailler.

— Photo : © Keredes

La reprise des chantiers de Keredes est actée depuis le 16 avril. Le directeur général délégué Jérôme Nicolas a en effet signé les ordres de service pour la reprise de l’activité de ses 13 chantiers en cours en Ille-et-Vilaine. L’entreprise immobilière (promotion, syndic, agence immobilière), qui emploie 92 salariés pour un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros, veut notamment permettre la livraison de 114 logements de trois de ses programmes en finalisation à Rennes et Chantepie. « Ils devraient être livrés avant l’été alors qu’ils étaient prévus pour mars et avril », espère Jérôme Nicolas.

Mais pour y parvenir, il a fallu trouver une nouvelle organisation. Outre les mesures sanitaires de protection individuelle à mettre en place obligatoirement (masques, gel hydroalcoolique, casques avec visières…), Keredes veut donner à ses prestataires des conditions de travail rassurantes. « Nous prenons en charge le nettoyage des bases vie chaque jour. Nos maîtres d’œuvre passent tous les jours vérifier la bonne mise en place de cette mesure », assure Jérôme Nicolas. Les coordinateurs SPS (coordinateur en matière de sécurité et de protection de la santé, issus de sociétés indépendantes) sont désormais aussi missionnés pour devenir les référents Covid-19, indispensables, sur chaque chantier.

195 entreprises à coordonner

Puisque Keredes réalise le suivi des chantiers en interne, elle a donc « revu l’ensemble des plannings, réorganisé chaque chantier en identifiant, tâche par tâche, la remise en route des quinze prochains jours », détaille le directeur général délégué, chargé notamment de la partie maîtrise d’œuvre. Il s’agit de bien définir les zones de travail par entreprise présente, et notamment de ne pas les faire se croiser… Un travail pointu, d’autant plus qu’il s’agit de faire reprendre 195 entreprises prestataires sur l’ensemble des chantiers de Keredes. Des entreprises locales pour la plupart, souvent de taille modeste. Et qui ont, elles aussi, besoin de reprendre une activité, pour ne pas sombrer… « Notre objectif en reprenant dès maintenant est, d’une part, de répondre à ces PME qui veulent elles aussi reprendre et, d’autre part, de relancer l’activité », explique Jérôme Nicolas.

Payer les prestataires

Pour que ce cercle devienne vertueux, le directeur estime que cela doit passer par le paiement des prestataires. « Nous maintenons notre paiement à 30 jours, et nous demandons à nos sous-traitants d'envoyer leurs factures par courrier électronique pour plus de rapidité, détaille-t-il. Nous avons ainsi réglé 2 millions d’euros de factures fin mars, et 1,6 million sera réglé fin avril. C’est essentiel de garantir l’économie. Nous avons aussi proposé de payer les acomptes sur les fournitures pour accompagner nos entreprises partenaires ».

Mais si les chantiers en cours peuvent reprendre, et les dossiers engagés être montés, la question des nouveaux programmes reste floue. « Il n’y a pour l’instant plus de consultations, qui représentent chez nous 99 % de nos dossiers », s’inquiète Jérôme Nicolas, qui voit poindre des répercussions sur plusieurs années dans la construction. En attendant, Keredes va tout de même lancer deux nouveaux programmes qui étaient prévus à Rennes et Betton, « pour créer une dynamique »… et des rentrées financières.

Réflexions sur la conception des logements

Une fois cette reprise bien engagée, l’immobilier n’aura certainement pas le même visage qu’avant la crise du Covid-19. Les réflexions sur la manière de construire vont émerger, à commencer par celles concernant la conception même des logements. Pour Jérôme Nicolas, « la question de la modularité des logements va entrer encore davantage dans nos réflexions sur nos futurs programmes. La possibilité du télétravail va devoir être intégrée dans l’optimisation des espaces. »

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