Rennes
Cooper Standard : Vitré et Rennes roulent sur deux pistes parallèles
Rennes # Automobile # Ressources humaines

Cooper Standard : Vitré et Rennes roulent sur deux pistes parallèles

S'abonner

Cooper Standard France a investi 62 millions d'euros dans ses usines de Rennes et Vitré, reconfigurées et inaugurées en mars. À la Barre Thomas, 600 salariés fabriquent des systèmes antivibratoires. Recentrée à Vitré, l'étanchéité emploie 700 personnes. Visites guidées croisées.

— Photo : Virginie Monvoisin

La nouvelle usine Cooper Standard France de Rennes, à la Barre Thomas, sur la route de Lorient, est entrée en ordre de marche. Elle a été inaugurée en mars sur ce terrain de 4,5 hectares qui jouxte la rocade. Sur 19 000 m² de bâtiments, ce sont entre 400 et 600 personnes qui s'affairent pour fabriquer des systèmes antivibratoires pour châssis et moteurs, pour le compte de constructeurs automobiles. « C'est le principal site européen pour notre activité antivibratoire, tout étant fabriqué ici », souligne Christophe Fradin, directeur du site rennais depuis deux ans. C'est aussi ici qu'est réalisée une bonne partie de la R&D du groupe international de composants (présent dans 20 pays avec 97 unités de production et dix centres de design). Sur l'effectif total de la Barre Thomas, une centaine de salariés travaille en effet à développer de nouveaux produits et process, pour le compte de l'ensemble de la partie innovation du groupe au niveau européen.

À Rennes, surtout du caoutchouc

L'usine travaille le métal, le plastique, mais surtout le caoutchouc, pour fabriquer 450 références de produits pour des constructeurs comme PSA (54% de son activité), Ford (6% pour l'instant), mais aussi Nissan, Renault, Daimler, et des équipementiers. Au total, ce sont donc chaque jour quatre à cinq tonnes de caoutchouc qui y sont fabriquées, et qui permettent de vendre 200 000 pièces par jour. Un volume qui représente autour de 4 millions d'euros de chiffre d'affaires par mois, soit 46 millions d'euros prévus pour 2017.

À Vitré : caoutchouc, plastique bientôt mousses et usine 4.0

À Vitré, site de 1977 reconfiguré à 80%, il a fallu faire de la place pour accueillir les lignes d'extrusion de Rennes et leurs emplois : 264 transferts prévus mais 125 réellement effectifs du fait de 163 départs volontaires et 42 indécis rennais qui ont jusqu'à septembre pour se décider. À Vitré (138 millions d'euros de CA), où l'effectif sera passé en deux ans de 600 à 900 postes, il faudra donc effectuer une centaine d'embauches. L'effectif rennais, lui, est passé de 780 à 450 postes et celui de la troisième usine française de Lillebonne, de 10.000 m² en Normandie, de 100 à 110 (pour 20 millions d'euros de CA). Vitré est désormais spécialisée à 100% dans les joints d'étanchéité pour véhicules : portes, vitres... L'usine compétitive mise sur l'innovation avec des alternatives au caoutchouc trop cher, et désormais cantonné à l'intérieur des véhicules. « Transformer le caoutchouc en plastique pour les extérieurs nous a permis de sauver les emplois du site », indique clairement Jean-Marc Eveillé, directeur R&D dont le laboratoire a été créé en 2003, suite à la fermeture d'une entité outre-Manche. Cet été, il recevra une nouvelle chambre acoustique de 100 000 euros. Prochaines révolutions annoncées : les mousses et l'usine 4.0 (5 millions d'euros investis) où la formation des postes se fera par casque de réalité virtuelle.

Un dossier global à 62 millions d'euros

Ce projet industriel de reconfiguration globale s'élève à 62 millions d'euros et a mis un peu moins de deux ans à éclore (notre édition de novembre 2015), sans aucune aide financière publique, hormis l'immobilier porté par Vitré Communauté pour le seul laboratoire de R&D (600 K€). Sur ce budget global, le volet social (mobilité interne, formation, départs anticipés...) a mobilisé autant, soit 25 millions d'euros, que l'investissement industriel en transferts (10 M€) et équipements (15 M€). Sans compter les neuf millions pour le nouveau bâtiment rennais et trois millions pour les bâtiments de Vitré agrandis de 28 000 à 32 000 m². C'est notamment la vente de 25 hectares de terrains rennais (20 à 25 millions d'euros selon nos estimations) qui a rendu possible ce projet industriel majeur pour le secteur automobile breton.

Rennes # Automobile # Ressources humaines # Investissement