Après Rennes le 17 mars, Cooper Standard France a inauguré le 24 mars son usine de Vitré datant de 1977 mais reconfigurée à 80% en un an. Un projet global de 62 millions d'euros qui a mis un peu moins de deux ans à éclore (notre édition de novembre 2015), sans aucune aide financière publique, hormis l'immobilier porté par Vitré Communauté pour le seul laboratoire de R&D (600 000€). Sur ce budget global, le volet social (mobilité interne, formation, départs anticipés...) a mobilisé autant, soit 25 millions d'euros, que l'investissement industriel en transferts (10 M€) et équipements (15 M€). Sans compter les 9 millions pour le nouveau bâtiment rennais et 3 millions pour les bâtiments de Vitré agrandis de 28 000 à 32 000 m². C'est notamment la vente de 25 hectares de terrains rennais (25 M€ selon nos estimations) qui a rendu possible ce projet industriel majeur pour le secteur automobile breton.
Des embauches à prévoir à Vitré
Il a fallu faire de la place à Vitré pour accueillir les lignes d'extrusion de Rennes et leurs emplois : 264 transferts prévus mais 125 réellement effectifs du fait de 163 départs volontaires et 42 indécis rennais qui ont jusqu'à septembre pour se décider. À Vitré (138 M€ de CA), où l'effectif sera passé en deux ans de 600 à 900 postes, il faudra donc effectuer une centaine d'embauches. L'effectif rennais, lui, est passé de 780 à 450 postes (47 M€ de CA) et celui de la troisième usine française de Lillebonne, de 10 000 m² en Normandie, de 100 à 110 (pour 20 M€ de CA).
Caoutchouc, plastique et bientôt mousses dans l'usine 4.0
Vitré est désormais spécialisée à 100% dans les joints d'étanchéité pour véhicules : portes, vitres... L'usine compétitive mise sur l'innovation avec des alternatives au caoutchouc trop cher, et désormais cantonné à l'intérieur des véhicules. « Transformer le caoutchouc en plastique pour les extérieurs nous a permis de sauver les emplois du site », indique clairement Jean-Marc Eveillé, directeur R&D dont le laboratoire a été créé en 2003, suite à la fermeture d'une entité outre-Manche. Cet été, il recevra une nouvelle chambre acoustique de 100 000 euros. Prochaines révolutions annoncées : les mousses et l'usine 4.0 (5 M€ investis) où la formation des postes se fera par casque de réalité virtuelle.
