Conjoncture : À quoi s'attend le patron breton
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Conjoncture : À quoi s'attend le patron breton

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Rendue publique le mois dernier, l'enquête annuelle de conjoncture de la Banque de France laisse apparaître un faible signal de reprise. Et encore ! L'institution a recueilli les prévisions de 1.363 chefs d'entreprise bretons. En voici les grandes tendances, par secteur...
— Photo : Le Journal des Entreprises

Premier constat d'ordre général, selon le directeur de la Banque de France, à Rennes, Jean-François Chaudru : « L'année 2013 a été moins favorable que prévue avec une activité en léger repli dans l'industrie et la construction. » Dans la recette de l'année dernière, on trouve : des effectifs en baisse à l'exception des services marchands et des investissements au point mort. La tentation est forte de dire que les chefs d'entreprise étaient trop optimistes dans leurs prévisions. Mais ils savent être raisonnables. Pour 2014, les perspectives paraissent meilleures. La Banque de France prévoit un cocktail breton à base de « reprise d'ampleur modérée », « poursuite de l'érosion des effectifs dans l'industrie et la construction » et « rebond limité des investissements dans l'industrie ». Par secteur d'activité, cela donne...




1. INDUSTRIE CA : + 2,7 % attendus Après avoir connu un chiffre d'affaires en baisse générale d'1 % en 2013 (- 23,5 % pour les matériels de transport-automobile), les industriels bretons s'attendent à « un retour à la croissance modérée » de 2,7 % en 2014. Comme l'an dernier, c'est le secteur des équipements électriques qui tirerait la classe bretonne (+ 4,7 %), suivi des matériels de transport (retour au positif à + 3,3 %) et des industries alimentaires (+ 1,4 % après + 3,3 % en 2013).

Des exportations similaires

En 2014, la croissance des exportations « se poursuivrait à un rythme assez voisin » de celui de 2013 (+ 3,4 %). Seuls les matériels de transports passeraient de + 29,7 % à seulement + 0,2 %.

Effectifs en baisse d'1 %
Côté effectifs, les industriels prévoyaient - 1,3 % en 2013 ; ils ont fait - 1,6 %. Seules les PME de moins de 50 salariés étaient dans le vert à + 1,9 % de leurs effectifs (+ 9,7 % en intérim). Sinon, l'emploi intérimaire a diminué de 6,1 % (- 42,3 % dans l'automobile). En 2014, les industriels prévoient encore une baisse générale : - 1 %.

Investissements en hausse
Quant aux investissements, après une année 2013 légèrement positive à + 1,7 % (ils prévoyaient + 18,8 %), contre - 13,9 % en 2012, cette année 2014 devrait être supérieure encore : + 9,1 %. Tous les secteurs investiront, hormis les matériels de transport (- 33,2 % prévus).

Rentabilité meilleure en vue La rentabilité de l'industrie devrait s'améliorer cette année. Ils sont 32,7 % à prévoir une augmentation (contre 28,4 % en 2013) ; 53,5 % pour une stabilité (vs 34,6 %) et 13,8 % une baisse (vs 37 %).

2. SERVICES MARCHANDS CA prévisionnel : + 2,8 % Le secteur devrait retrouver des couleurs cette année, avec un chiffre d'affaires attendu à la hausse : + 2,8 % (contre + 0,5 % en 2013). Ce sont les activités informatiques qui vont tirer les services vers le haut, avec des prévisions de business de + 7,3 % dans ce domaine. Les activités de nettoyage suivent à + 3,5 %, en baisse par rapport à l'an dernier (+ 5,2 %). L'ingénierie technique repasserait dans le vert (+ 2,8 % attendus contre - 9,3 % réalisés en 2013). Les transports ne s'attendent pas à gagner beaucoup plus cette année (+ 0,6 %).

Effectifs : statu quo

Côté effectifs, ça ne devrait pas bouger, autour de + 2,1 %. Le secteur qui recrutera le plus est l'informatique (+ 7,9 % en 2014 contre + 4 % réalisés en 2013), alors que les transports s'attendent à une baisse de 0,7 %. Les activités de nettoyage recruteront moins cette année (+ 2,9 %) par rapport à 2013 (+ 4,4 %).

Investissements en berne
En revanche, il ne faut pas s'attendre à des investissements cette année, dans les services. Les chefs d'entreprise sont plutôt pessimistes sur ce point : - 13,6 % en 2014 contre + 8 % l'an passé. Les transports plombent ces prévisions, avec une baisse des investissements de - 14,5 % (contre + 7,2 % réalisés en 2013).

Rentabilités renforcées Dans tous les secteurs marchands, la rentabilité devrait s'améliorer cette année, même pour les plus fragiles. « Pour près de 9 entreprises de transport sur 10, la rentabilité d'exploitation resterait préservée voire se renforcerait », indique l'enquête de la Banque de France. Dans le nettoyage, « les marges d'exploitation se resserreraient encore ».


3. CONSTRUCTION CA, investissements, rentabilité : encore en berne



Les prévisions de business du secteur restent négatives cette année (- 0,6 %), après une année 2013 à la baisse (- 1 %). Le bâtiment reste en berne (- 0,7 % attendus) même s'il retrouverait quelques couleurs par rapport à l'an passé (- 2,3 %). Au sein du bâtiment, c'est le gros oeuvre qui a été le plus impacté en 2013 (- 4 %). Même les travaux publics, qui ont réalisé + 4,9 % de CA en 2013, s'attendent à être dans le rouge cette année (- 0,4 %). Les carnets de commandes sont bas. Du coup, le niveau de production attendu est à la baisse, comme les prix des devis qui expliquent la contraction de la rentabilité du secteur.

Effectifs : les TP optimistes Côté emploi, seuls les travaux publics s'attendent à augmenter leurs effectifs (+ 1,1 %) après une année 2013 de contraction (- 0,2 %). Le bâtiment, lui, resterait en négatif cette année (- 1,3 % contre - 1,8 % en 2013). En conséquence, l'ensemble du secteur de la construction s'attend aussi à une diminution de ses ressources humaines (- 0,9 %), certes un peu moins qu'en 2013 (- 1,5 %).

Géry Bertrande

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