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Comment Premier Tech Eau et Environnement investit pour réduire son empreinte carbone
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Comment Premier Tech Eau et Environnement investit pour réduire son empreinte carbone

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À Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine, la filiale française du québécois Premier Tech investit 2 millions d’euros sur trois ans en innovation. Fabricant de solutions de stockage et d’assainissement de l’eau, l'entreprise cherche des solutions concrètes pour réduire son impact environnemental.

Premier Tech Eau et Environnement conçoit des procédés nouveaux pour le traitement et la valorisation de l’eau — Photo : Virginie Monvoisin

Premier Tech Eau et Environnement conçoit, fabrique et commercialise des solutions de stockage et d’assainissement de l’eau, à Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine, près de Saint-Malo. Cette filiale française du groupe québécois Premier Tech (4 600 salariés dans le monde ; 600 M€ de CA) agit, par son domaine d’activité, dans un esprit de développement durable. Son produit phare, Ecoflo, est d’ailleurs un dispositif de traitement des eaux usées domestiques comprenant une fosse septique et un filtre biologique composé de fragments de coco. "Nous savons que ce produit est écoresponsable, tests indépendants à l’appui, souligne Henri Ouellet, le président de Premier Tech Eau et Environnement. Mais nous voulons aller plus loin, et faire en sorte que l’entreprise agisse de manière cohérente pour le produire". Le bretillien, qui emploie 150 collaborateurs à Châteauneuf (250 en France), met ainsi en place une démarche structurée pour effectuer sa transformation digitale et écologique. À terme, l’entreprise vise une réduction de son empreinte carbone et, évidemment, la croissance.

Simplifier et numériser

Pendant la crise du Covid-19, l’activité de Premier Tech a subi un arrêt, poussant l’entreprise à développer ce projet, qu’elle baptise "PTWE Résilience". "Avant, l’objectif était de faire une machine de qualité peu chère. Aujourd’hui, nous intégrons une variable empreinte carbone dans tout ce que l’on fait", souligne Henri Ouellet. En résumé, cela signifie que Premier Tech s’engage dans une analyse du moindre de ses faits et gestes : le fonctionnement et la consommation énergétique de ses machines, de ses outils, de ses bureaux, de ses véhicules, etc. "L’objectif est de simplifier, automatiser, intégrer, numériser et virtualiser", éclaire le président.

Premier Tech, qui conçoit lui-même ses moules et certaines machines, va faire en sorte d’en limiter la consommation d’énergie. Il développe également des solutions de numérisation dans le marketing pour améliorer son processus commercial. Le numérique va par ailleurs s’intégrer petit à petit dans ses produits, qui vont rejoindre l’internet des objets (un test est en cours à l’échelle précommerciale au Canada). Autre exemple : la flotte de véhicules des commerciaux est renouvelée en partie avec de l’électrique pour en tester l’efficacité. "Comme on dit au Québec, il faut que les bottines suivent les babines !", considère Henri Ouellet. Que les intentions soient suivies d’effets.

2 millions d’euros d’investissement

Son programme est déjà engagé et va lui coûter 2 millions d’euros sur trois ans en innovation, recherche et développement. Il a reçu une subvention de 500 000 euros du fonds européen FEDER, dans le cadre de l’appel à projets "Innovation pour l’industrie du futur" lancé par la Région Bretagne. C’est d’ailleurs la première entreprise bretonne à bénéficier de cette aide dédiée à celles qui s’engagent dans la relocalisation, la modernisation et la transition industrielle.

De nouvelles solutions de récupération de l’eau

Avec ce projet, l’un des objectifs de Premier Tech Eau et Environnement est de conserver son leadership dans l’assainissement autonome non collectif en France (60 % de son activité), et de le gagner sur le plan européen. Il vise aussi un développement autour des solutions de récupération des eaux de pluie (qui tombent sur les toits). Il sort d’ailleurs un nouveau produit, une cuve plate qui nécessite des trous moins profonds. "Nous lançons également une solution clé en main, sous forme de kit (avec pompe, filtre, récupérateur…) pour faciliter l’utilisation par les particuliers. Premier Tech accélère par ailleurs sur la gestion des eaux pluviales (qui ruissellent), le stockage des eaux et liquides en agriculture (gestion de l’eau à la parcelle), mais aussi le recyclage des matériaux organiques.

Croissance externe en vue

Henri Ouellet, président de Premier Tech Eau et Environnement — Photo : Virginie Monvoisin
Alors qu’elle réalisait 40 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (chiffres 2020 non communiqués), l’entreprise vise les 50 millions d’euros en 2021. Pour faire face à la demande, elle a dû réaliser des opérations de croissance externe. En 2020, elle a repris son concurrent Eparco dans l’Yonne, ainsi que trois sociétés en Bourgogne. D’autres dossiers de rachat sont actuellement "regardés de près" par Henri Ouellet. "Si nous avons une pensée globale, notre action est locale, et nous voulons produire au plus près de nos clients. Nous nous inscrivons dans cette proximité parce que nos produits sont volumineux donc difficiles à transporter, mais aussi pour créer de l’emploi localement", insiste le dirigeant. Si une dizaine de recrutements vont être nécessaires à la mise en place de son programme d’IR & D, Premier Tech Eau et Environnement estime qu’il va permettre une croissance et donc d’embaucher. "Entre 25 et 50 nouveaux collaborateurs vont être recrutés d’ici trois à cinq ans", confie Henri Ouellet.
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