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CMV Amphibie veut passer les barges mytilicoles à l’hydrogène
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CMV Amphibie veut passer les barges mytilicoles à l’hydrogène

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Le chantier naval CMV Amphibie à Saint-Malo fait partie des membres d’un consortium retenu par la Région Bretagne dans le cadre d’un appel à projets destiné à contribuer au déploiement de l’hydrogène au sein de la flotte de pêche bretonne. Une première étape de décarbonation de la filière.

Ghislain Quentel, gérant de CMV Amphibie. Le chantier naval malouin s’est lancé dans le projet de motorisation à l’hydrogène de barges mytilicoles — Photo : Carole André

Dans son bureau malouin jouxtant les immenses barges en construction dans son chantier naval de 1 200 m², Ghislain Quentel s’est lancé dans un nouveau défi. Le dirigeant du chantier de construction spécialisé dans les bateaux amphibies à destination des mytiliculteurs de la baie du Mont-Saint-Michel et de la baie de Saint-Brieuc a remporté l’appel à projets de la Région Bretagne pour engager la décarbonation de la filière pêche bretonne. "Les enjeux climatiques actuels ne nous permettent pas de rester les bras ballants, explique-t-il. C’est important de montrer aux jeunes que nos métiers ont un avenir et sont porteurs d’innovation." Leader sur le marché de la construction et la maintenance de barges à destination des producteurs de moules, CMV Amphibie emploie une dizaine de personnes et a réalisé prés de 2 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2022, conjointement avec la société CBN (Construction Bretagne Nord) dont Ghislain Quentel est également gérant et associé majoritaire.

Une analyse des usages au plus juste

Le projet Estebam soutenu par la Région associe un groupement composé du chantier naval CMV Amphibie, d’une société spécialisée dans l’intégration de systèmes de motorisation électro-hydrogène à bord de navires, d’un bureau d’architectes et du Comité régional de conchyliculture (CRC) de Bretagne Nord ainsi que d’un mytiliculteur à Hillion (Côtes-d’Armor). "Nous sommes en charge de réaliser une étude, précise le dirigeant. Nous n’allons pas construire de prototype. Il faut d’abord recenser les besoins et analyser la faisabilité d’une motorisation à hydrogène des barges." La première étape consiste ainsi à évaluer les usages afin de dimensionner les batteries au plus juste. Il faudra ensuite au dirigeant trouver des zones de fabrication d’hydrogène en local. Il s’agit avec ce projet d’analyser les conditions (techniques, réglementaires, normatives, économiques) pour la conversion à l’hydrogène d’une barge amphibie existante. L’étude devra aboutir à un guide des prérequis permettant une transformation de la motorisation, pour pouvoir passer à l’hydrogène.

Une nouvelle motorisation pleine de potentiel

"Nous n’en sommes qu’au début mais les possibilités et les domaines d’utilisation de la motorisation hydrogène sont immenses", ajoute Ghislain Quentel qui a bénéficié d’un financement de 249 000 euros pour produire l’étude. Cette nouvelle mission a généré des changements en interne, avec une montée en compétences et de nouvelles responsabilités pour les employés actuels. Une personne en bureau d’études a été recrutée pour les dessins techniques. Le chef d’entreprise, quant à lui, est moins présent sur les chantiers. "C’est une opportunité de rencontrer des personnes travaillant dans des secteurs différents mais avec des objectifs communs, remarque-t-il. Il est important que nous réussissions à embarquer les utilisateurs avec nous. C’est en se basant sur les usages réels que nous pourrons faire accepter les changements."

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