
Le Journal des Entreprises : Vous avez quitté Paris pour vous installer à Rennes et y installer votre entreprise CAILabs. Qu’est-ce qui vous a poussé au départ ?
Jean-François Morizur : Nous sommes issus d’un laboratoire parisien et nous aurions pu y rester. Mais nous travaillons avec des composants optiques et cela prend de la place. Ici, à Rennes, notre site s’étale sur 900 m². A Paris, non seulement cela nous aurait coûté beaucoup plus cher, mais surtout, nous n’aurions pas trouvé aussi grand. Il aurait fallu commencer petit dans le centre de Paris, par exemple dans un incubateur avec 200 m² abordables, puis partir au bout d’un an ou deux et donc demander à notre équipe de déménager. Tout le monde n’aurait pas suivi.
D’autres métropoles françaises ont des arguments pour attirer les talents. Avez-vous regardé ailleurs avant d’opter pour Rennes ?
J.-F. M. : Nous avons en effet regardé à Lille, Lyon, Bordeaux, Nantes et Rennes. Ce qui a été déterminant, c’est la qualité de vie rennaise, la proximité avec Paris et le background dans les technologies des télécommunications. Rennes est un écosystème particulièrement agréable et adapté, tant du côté ingénierie, entreprises et collectivités publiques. Ici, tous nos interlocuteurs savent de quoi ils parlent, ils ont l’expérience et savent vous en faire profiter.

Une fois Rennes choisie, nous avons profité d’un programme d’aide à l’installation avec l’agence Idéa 35, qui a fait un travail magique (l’agence départementale de développement économique Idéa 35 a fermé ses portes en 2016, faute de financements suite à la loi NOTRe, NDLR). Au final, toutes les métropoles proposent à peu près la même chose pour attirer les entreprises, mais il faut aussi y rester. Le très bon boulot fait par nos interlocuteurs, l’accueil qui nous a été réservé par l’ensemble des acteurs locaux, nous a justement convaincus de rester à Rennes.
Votre patronyme sonne breton. Est-ce que vos racines ont influencé votre choix d’implantation ?
J.-F. M. : Je n’avais jamais vécu en Bretagne avant CAILabs. Mes parents ont vécu à Rennes avant ma naissance, mais j’ai par exemple vécu trois ans à Lyon et j’y ai des attaches bien plus fortes. On ne peut pas réduire un choix d’implantation à une question personnelle. Il n’y a pas que les Bretons qui s’implantent en Bretagne !
Nous avons doublé nos effectifs en un an, pour arriver à 42 collaborateurs aujourd’hui, en recrutant beaucoup de personnes dans la trentaine, non-originaires de Bretagne, voire même venant de très loin. Le projet CAILabs les a séduits. Le fait de pouvoir s’acheter une maison ici, au lieu d’un petit appartement à Paris, joue aussi.
Avec le recul ce n’est pas un bon choix, mais un excellent choix que nous avons fait. Rennes a été un atout énorme. Nous sommes arrivés avant la LGV et profitons désormais de cette nouvelle proximité, à moins d’1h30 de Paris, et l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes pourrait renforcer celui de Rennes. Quant à la ville en elle-même, je trouve son projet d’urbanisme et son ambiance très intéressants.