Auparavant très tournée vers ses adhérents du monde agricole, clients récurrents assurant 75 % de son activité de conseil en informatique d’élevage et systèmes d’informations partagés, l’ex-Arsoé Bretagne et Manche-Atlantique veut élargir son champ d’action.
Diversification en marche
Sur ses 18 millions d’euros de chiffre d’affaires aujourd’hui, seulement 3,5 sont réalisés avec une clientèle externe. « Notre cap 2020 prévoit de passer à 30 millions d’euros au total, dont la moitié réalisée avec des clients extérieurs, uniquement des PME françaises du monde de l’agro-agri », précise Vincent Jamet, directeur du développement recruté il y a deux ans et qui mise sur une croissance moyenne de +8 % par an. « Nous sommes actuellement très "élevage" ; nous voulons nous développer sur des filières de marchés proches comme le végétal, l’environnement, la santé, le secteur public autour de la gestion des eaux… », ajoute-t-il.
Pour réussir ce virage stratégique, Adventiel investit. Son site breton, à Pacé, vient de doubler de surface, agrandi d’un étage supplémentaire de 1000m². Il deviendra le futur siège du groupe, qui dispose aussi d’un site normand à Hérouville, près de Caen qui rassemble un tiers des 150 salariés de l’entreprise. Cette extension à Pacé représente une enveloppe d’1,5 million d’euros, à laquelle il faut ajouter 600 000 € en 2015 dont la moitié dédiée au data center maison, à Pacé, connecté en partenariat avec Bretagne Télécom. Car l’activité d’origine de l’Arsoé - il existe huit antennes en France - était la gestion de bases de données agricoles autour de la reproduction bovine pour la production laitière. Une mission de service public que veulent aujourd’hui élargir au privé les adhérents d’Adventiel.
Valorisation des données
Au-delà de l’hébergement de la donnée, on imagine aisément l’ambition d’Adventiel dans le traitement et la valorisation de ce big data… Pour ses clients, l’intégrateur de l’Ouest développe notamment des applications spécifiques par métiers. Cette part d’ingénierie sur-mesure a grimpé de 15 % en 2015 et mobilise la moitié des effectifs. Prince de Bretagne a ainsi bénéficié d’une application pour la gestion de la production végétale. Une autre appli sert à la gestion de barrages sur le bassin de la Loire… De l’ingénierie à la maintenance, en passant par le conseil, Adventiel maîtrise toute la chaîne de valeurs. Désormais, on parle de business units.
Agriculture innovante et connectée
Cette nouvelle organisation, enclenchée l’été dernier et dont la fusion juridique est en cours, s’est traduite par la nouvelle marque Adventiel. Lancée symboliquement au moment du Space de Rennes, celle-ci se veut une bannière commune. Objectif : « Promouvoir l’innovation dans l’agriculture. » Chaque année, Adventiel qui se veut « démonstrateur de faisabilités » se donne un thème à approfondir. Après la Kinnect pour la saisie gestuelle de données, puis les lunettes intelligentes et les objets connectés, le sujet 2016 n’est pas encore défini mais on pourrait bien entendre parler d’impression 3D, par exemple. Tous ces applicatifs métiers sont adaptés au service et à l’usage de l’éleveur qui, désormais, se sert de capteurs pour surveiller sa production à distance, saisit ses données à la voix les mains libres en salles de pesée ou de traite,etc. « Chaque année, l’équivalent de trois postes travaillent en R & D. »
Recrute ingénieurs, chefs de projets, développeurs…
Cette stratégie va de paire avec des recrutements : « 30 en solde net inscrits au budget 2016 », confie Vincent Jamet qui recherche des commerciaux, chefs de projets, développeurs, des ingénieurs systèmes… D’ici à 2020, Adventiel devrait doubler son effectif actuel pour atteindre quelque 300 collaborateurs. Le groupe envisage également une à deux opérations de croissance externe sur la période, dont une sans doute dès 2016 dans la région…
Les deux sites, Pacé et Caen, seront maintenus « dans une logique de proximité ». Le pôle breton deviendra le siège, tandis que le pôle normand accueille déjà le centre de services multicanal, ainsi que des services de développement et d’infrastructure. Autour de Caen, un nouveau bâtiment devra d’ailleurs être trouvé pour répondre à cette croissance, le site actuel de quelque 600m² devenant trop étroit.
