Bretagne : Frein à l'export : le coup de gueule du patron de Flexirub

Bretagne : Frein à l'export : le coup de gueule du patron de Flexirub

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Patrick Régnier, P-dg de Flexirub (ex-Cultisol), à Saint-Thurial (35 salariés, 6,5 M€ de CA) doit faire face à un réajustement de son contrat d'assurance prospection Coface à l'export, remettant en cause ses projets à l'international. Le patron breton dénonce l'absence de concertation et un « manque de confiance entre parole et actes » politiques.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Patrick Régnier, P-dg de Flexirub (ex-Cultisol), à Saint-Thurial (35 salariés, 6,5 M€ de CA) « Cultisol, PME bretonne innovante, a mis en place un programme et une structure humaine et technique pour prospecter et développer une clientèle à l'export (Ndlr, lire aussi p. 15). Ce programme a pu se faire après l'accord d'un contrat d'assurance prospection signé avec la Coface le 18 décembre 2013. Le budget global est de 210.000 €, avec une prise en charge sous forme d'avance remboursable de 80.000 € la première année, soit un contrat pour une période de garantie de trois ans. En 2014, nous avons pu recevoir une avance financière correspondant à 60.000 €, ce qui est satisfaisant et très appréciable afin d'aider une entreprise à atteindre son objectif. À ma très grande surprise, je reçois un avenant au contrat pour l'année 2015. Cet avenant remet totalement en cause et sans concertation l'objet du contrat initialement accepté. À savoir : réduction du taux de quotité garanti passant de 75 à 65 % ; réduction du budget de prospection passant de 80.000 à 30.000 € ; réduction des frais de dépenses passant de 300 à 200 € (frais journaliers par personne) ; réduction de la rémunération des salariés pendant leur séjour de 320 à 200 € ; suppression des avances. Cette modification unilatérale prouve une fois de plus la considération qui est faite aux PME françaises lorsqu'elles s'engagent sur la parole de l'État, engageant par la même occasion des recrutements, des investissements, des dépenses de tout ordre pour constater des changements de politique qui emmènent ces mêmes entreprises dans le mur. Le comble de cette affaire vient dans un contexte où notre gouvernement mène campagne, poussant les PME à s'engager dans des programmes à l'exportation. De tels agissements ne peuvent que renforcer le manque de confiance entre la parole et les actes. »

* Ce courrier adressé au député PS Jean-René Marsac (4e circ.) a été transmis au ministre de l'Économie.