Saint-Malo
« Beaumanoir intensifie son essor en France et en Chine »
Interview Saint-Malo # Distribution

Thomas Beaumanoir ‎‎directeur du développement et de l'affiliation du Groupe Beaumanoir « Beaumanoir intensifie son essor en France et en Chine »

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De Saint-Malo (son siège), le groupe de distribution textile Beaumanoir (marques Cache-Cache, Bonobo, Scottage, Morgan, Bréal) poursuit sa croissance malgré un contexte difficile. Le point sur ce modèle qui résiste, avec Thomas Beaumanoir, ‎directeur du développement et de l'affiliation.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Le commerce a traversé des mois difficiles, votre groupe n'y a pas échappé non plus ?

Thomas Beaumanoir : L'année 2016, pour le monde du textile, a été une année compliquée à gérer. Nous n'y avons pas échappé. Toute l'activité a été marquée par les attentats, des températures pas au rendez-vous, des grèves en centre-ville à des moments importants, etc. Ce sont les aléas de notre métier. Les chiffres ne sont pas au rendez-vous non plus, mais nous avons l'avantage d'avoir un groupe solide et sain qui permet de maintenir une certaine confiance de nos partenaires, même si le secteur est impacté. Mais il ne faudrait pas que ce phénomène se reproduise plusieurs années... Nous devons rester humbles.

En termes de chiffre d'affaires ?

T.B. : Notre chiffre d'affaires est resté stable, à 1,5 milliard d'euros, avec toujours 14.000 salariés dont 8.000 en Europe et 6.000 en Asie. Avec l'arrivée d'Éric Bourgeois à la direction générale du groupe, nous avons bâti un nouveau plan stratégique sur trois ans, avec pour objectif de continuer à prendre des parts de marché et à investir sur nos cinq marques (Cache-Cache, Bonobo, Scottage et Morgan, Bréal) pour accentuer leur désirabilité, ainsi que l'omnicanalité. Afin d'apporter une expérience client "sans couture", c'est-à-dire, éviter toute rupture de service entre les magasins et le web. Le digital prend beaucoup de puissance année après année, avec une marge de progression significative. Nous menons d'ailleurs beaucoup de projets d'innovation et IT, attractifs en termes de recrutement. Le groupe Beaumanoir a des postes ouverts, à tous niveaux.

À propos du digital, Beaumanoir a déjà pris ce virage de longue date, n'est-ce pas ?

T.B. : Oui, mais c'est en constante évolution. Nous sommes toujours en avance, mais nous avons cinq marques à mettre au même niveau. L'engagement client, par exemple, demeure très important. Nous travaillons particulièrement sur certains axes comme le marketing ciblé, personnalisé. Nous avons bien également progressé en Chine (20 % de notre chiffre d'affaires), avec Cache-Cache, marque historique qui y a plus de 1.000 magasins sur place, et Bonobo une vingtaine. Nous sommes essentiellement sur la partie Est et nous allons augmenter notre présence à l'Ouest et au Sud, avec un commerce connecté très fort grâce au réseau social WeChat par lequel le consommateur fait tout via une seule application. Notre volonté est d'intensifier notre développement à la fois en France et en Chine. Ce sont nos enjeux pour le moment, sans faire de la quantité mais plutôt de la qualité et de la pérennité.

Quel est votre plan de développement de magasins actuel ?

T.B. : Sur les douze derniers mois, nous avons ouvert 17 multistores Vib's (Cache-Cache, Bonobo, Bréal), qui en compte désormais 160, mais aussi des monostores Cache-Cache (2), Bonobo (12), Scottage (6), Morgan (5) et Bréal (3). Le multistore est un outil de maillage territorial quand nos monostores positionnent nos marques. Nous travaillons à un nouveau concept Cache-Cache, pour refondre la marque dans le sens de la désirabilité. Nous mettons toujours le client au coeur de nos réflexions. Cache-Cache reste le pilier majeur, suivi par Bonobo qui va bientôt atteindre le cap des 400 magasins selon un fort déploiement. Le savoir-faire pantalonier de Bréal permet aussi d'offrir au client un comptoir dédié. En ce qui concerne Morgan et Scottage, nous continuons de travailler sur la marque et le produit.

Côté logistique, comment se porte C-Log, votre filiale qui assure à la fois la logistique du groupe, mais aussi celle d'autres marques externes ?

T.B. : C-Log, qui emploie 307 salariés, se développe très bien et se digitalise aussi (CA : 50 millions d'euros). Nous assurons, par exemple, la logistique de Vatry et du groupe SMCP (Sandro, Maje et Claudie-Pierlot) et venons d'obtenir la certification OEA de simplification douanière, en termes de sécurité et de sûreté. Ce qui permet de continuer à structurer C-Log, qui prépare l'ouverture de sa sixième plateforme, accessible près de Paris.

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