C'est une grande première. Une convention d'affaires dédiée à la Troisième Révolution Industrielle se tient ces 9&10 février à Lille Grand Palais, avec 200 entreprises françaises et étrangères attendues, 30 conférences et ateliers ainsi que 800 rendez-vous d'affaires programmés. Baptisé Rev3days, l'événement est destiné à faciliter la rencontre entre les acteurs économiques de la Troisième Révolution Industrielle, de la start-up au grand compte. Pour mémoire, avec la Troisième Révolution Industrielle (Rev3) lancée en 2013, les Hauts-de-France ambitionnent d’afficher un nouveau modèle économique, décarboné, en 2050. À cet horizon et suite à un investissement total de près de 200 milliards d’euros, la région aura réduit de 60 % sa consommation énergétique, gagné 165 000 emplois et divisé par quatre ses émissions de gaz à effet de serre. Ses besoins énergétiques devraient également être couverts à 100 % par les énergies renouvelables.
Accompagner les entreprises
Dans les Hauts-de-France, pas moins de 400 entreprises sont actuellement accompagnées sur des projets de Troisième Révolution Industrielle. « Si on n'avait rien fait, la région aurait perdu 2 000 emplois d'ici 2050 et là, avec la Troisième Révolution Industrielle, nous avons la capacité d'en créer plus de 200 000 », a souligné Louis-Philippe Blervacque, président d'Auddicé, lors de l'ouverture de cette première journée de convention. Parmi les entreprises engagées dans cette démarche, figure notamment la jeune société 2R Aventures, basée à Bondues, qui propose à la fois des produits de camping suspendu et de mobilité douce (vélo avec assistance électrique). « Nous apportons des solutions de mobilité douce aux entreprises avec de la mise en place de vélos adaptés, de l'animation, de la maintenance, de la sensibilisation, etc. », explique Noémie Rogeau, la dirigeante. Il y a aussi la start-up Unéole (Douai), avec son projet d'éolienne de centre-ville ou encore la société CIV(Sanghain-en-Mélantois) qui développe des green data centers. Et il existe plus d'une façon de s'engager dans l'économie de demain. Pour la société de livraison de repas, My Restobox (Lille), c'est en utilisant des véhicules 100 % électriques et des boîtes réutilisables. Pour le bureau d'études Texilis (Coudekerque-Branche), c'est en essayant d'intégrer le lin partout, une fibre naturelle dont 25 % de la production mondiale provient du Nord Pas-de-Calais. Avec le lin, la société a déjà réalisé un revêtement mural 100 % naturel, une toile d'impression certifiée non feu et du fil d'impression 3D biodégradable et recyclable.
Miser sur la filière méthane
Outre une histoire d'entreprises, la Troisième Révolution Industrielle est aussi une histoire de filières. La Région et les CCI veulent accompagner le développement de filières de solutions innovantes, au premier rang desquelles : la filière méthane. « Nous voulons faire des Hauts-de-France la première région européenne de biogaz injecté », annonce Philippe Vasseur, président du forum orientation Rev3. Un technocentre dédié à cette filière doit d'ailleurs voir le jour sous deux ans. Un appel à projets vient d'être lancé auprès des présidents d'agglomération de la région, pour définir un lieu d'implantation et les grands axes stratégiques. Les dossiers doivent être rendus fin juin, pour une prise de décision à l'automne. « J'attends beaucoup de cette structure », commente Philippe Vasseur, avant de préciser : « J'espère que ce sera le point de lancement d'une filière méthane dans la région car aujourd'hui, lors des installations d'unité de méthanisation, il y a beaucoup d'importation de savoir-faire. »
Un parc d'activité Rev3
La CCI porte également le projet d'un parc d'activités autour de la Troisième révolution Industrielle. Baptisé Lil'Aeroparc, celui-ci s'étendrait sur 40 hectares et serait en synergie avec son environnement proche et 100% autonome en énergie. L'idée est qu’il accueille des investissements et solutions prototypes qui pourront être déployés à l’échelle de la région et en transfrontalier. Ce projet en est aujourd'hui au stade des études de faisabilité. L'identification d'entreprises et investisseurs intéressés est également en cours. L'idée est qu'il soit opérationnel en 2030, avec un démarrage des travaux d'aménagement en 2019 et l'implantation de premières entreprises en 2020.
